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Adecco traverse une mauvaise passe

Le géant de l'emploi temporaire peut avoir le sourire en ce début d'année.
Il y a encore un an, Adecco affichait un bénéfice confortable.
Le groupe vaudois Adecco a vu chuter l'ensemble de ses résultats au deuxième trimestre. Le leader mondial des services en ressources humaines a vu son chiffre d'affaires reculer de 31% à 3,6 milliards d'euros, soit environ 5,52 milliards de francs.

Adecco a ainsi basculé dans le rouge au deuxième trimestre. Le
leader mondial des services en ressources humaines a inscrit une
perte nette de 147 millions d'euros, alors qu'il avait dégagé un
bénéfice de 212 millions un an plus tôt.

Refonte plus chère que prévu

La perte est liée à des dépréciations d'actifs, notamment des
biens acquis en Allemagne réévalués à la baisse car soumis à très
mauvaise conjoncture, a expliqué mardi le groupe d'origine vaudoise
basé à Zurich. De plus, le coût des restructurations dans plusieurs
pays européens a été plus élevé que prévu.



En France, 700 postes ont été supprimés au lieu de 600. L'effectif
global, réparti dans 5800 succursales et 60 pays, se montait à
29'000 emplois de plein temps à fin juin. Après avoir déjà effectué
des coupes sévères, le groupe envisage des mesures supplémentaires
dans la plupart des régions, ont indiqué ses dirigeants en
conférence téléphonique.

Manpower s'en sort mieux

Les concurrents américain Manpower et néerlandais Randstad ont
pu, eux, rester bénéficiaires à la même période. Ils ont toutefois
subi une baisse du chiffre d'affaires de même ampleur qu'Adecco,
qui affiche 3,6 milliards d'euros ou 5,52 milliards de francs
(-31%).



Dans le détail, le revenu tiré des placements dans l'industrie a
le plus lourdement chuté. Les activités liées au secteur
administratif et au personnel spécialisé inscrivent des reculs un
peu moins forts. En France, principal marché du groupe, les
recettes ont dégringolé de plus d'un tiers. L'Amérique du Nord, le
Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon faisaient grise mine
également.



En revanche, les marchés émergents ont limité la casse. Certains
pays ont même réussi à maintenir leur croissance en monnaies
locales, à l'image de l'Amérique latine, l'Asie du Nord-Est et
l'Inde.

Prudence de mise

Pour la suite de l'exercice, Adecco se montre prudent. Après des
mois de forte baisse, les activités semblent s'être stabilisées en
juillet sur la plupart des marchés. Mais la direction n'anticipe
pas de vrai redressement prochainement.



Elle a donc engagé de nouvelles mesures de restructuration pour un
coût de 40 millions d'euros, à inscrire au second semestre. Sur
l'ensemble des six premiers mois de l'exercice, le groupe
enregistre une perte nette de 124 millions d'euros (-135%) pour un
chiffre d'affaires de 7,29 milliards (-29%).



ats/hof

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Offre de rachat sur Spring Group

Parallèlement à ces tristes chiffres, Adecco a annoncé avec satisfaction une offre de rachat amicale sur la société britannique Spring Group, pour 108 millions de livres sterling (près de 195 millions de francs).

Spring Group, avec un millier d'employés, a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 517 millions de livres, soit un peu plus de 930 millions de francs.

Son directeur sera le chef des activités combinées d'Adecco et de Spring Group au Royaume-Uni et en Irlande.

Il est positif que le groupe investisse pour l'avenir, jugent les experts.

Pourtant, certains d'entre eux doutent du bien-fondé de l'opération du point de vue géographique, arguant que ce n'est guère en terres britanniques que les choses vont bouger.

Lanterne rouge à la Bourse suisse

L'action Adecco a chuté de plus de 5% dès l'ouverture de la Bourse suisse, devenant momentanément lanterne rouge de l'indice SMI.

Elle n'a guère récupéré des couleurs en cours de journée.

La perte a désagréablement surpris les analystes, qui prévoyaient un bénéfice.