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Opel: offre de reprise canadienne privilégiée

Les autorités allemandes au chevet d'Opel et de ses 25'000 emplois.
Les autorités allemandes au chevet d'Opel et de ses 25'000 emplois.
Les autorités allemandes ont décidé vendredi de négocier en priorité avec l'équipementier canadien Magna sur son offre de reprise du constructeur allemand Opel, mais ne prendront aucune décision définitive avant la semaine prochaine.

"Nous allons poursuivre les négociations en privilégiant Magna",
a annoncé Kurt Beck, chef du gouvernement du Land (Etat régional)
de Rhénanie-Palatinat, à l'issue d'une réunion au sommet à la
chancellerie à Berlin.



Le ministre fédéral de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, a
exprimé le souhait de continuer à considérer "les trois solutions
en jeu", faisant allusion aux deux autres repreneurs potentiels, le
constructeur italien Fiat et la holding RHJ International.

Fiat déçoit

"Nous devrons avoir pris une décision d'ici à la semaine
prochaine", a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement du Land de
Hesse, Roland Koch, a lui assuré qu'il y avait un consensus" pour
juger l'offre du canadien comme "la plus intéressante." Il avait
indiqué un peu plus tôt que que l'offre de l'italien Fiat était
"très éloignée" des espérances.



La chancelière Angela Merkel avait réuni vendredi les ministres
concernés (Economie, Finances et Travail), le vice-chancelier,
Frank-Walter Steinmeier, ainsi que les chefs de gouvernement des
quatre Etats régionaux où Opel est implanté.

GM aura le dernier mot

La décision finale ne sera pas prise par
Berlin mais par la maison-mère d'Opel, l'américain General Motors,
qui veut conserver une participation minoritaire et qui, selon la
presse, aurait aussi une préférence pour Magna.



La préférence des autorités allemandes joue toutefois un rôle
central dans cette affaire concernant une entreprise employant
25'000 personnes en Allemagne: les trois offres déposées reposent
en partie sur l'obtention de garanties publiques, allant de 5 à 7
milliards d'euros selon la presse.



Le point litigieux dans l'offre de Magna, a souligné Kurt Beck,
est "la répartition du poids de la restructuration entre les
différents sites" d'Opel en Allemagne. Le Canadien veut supprimer
10'000 emplois en Europe, dont 2200 dans la seule usine de Bochum
(ouest) dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le site le
plus touché en Allemagne. Le chef du gouvernement de cet Etat
régional, Jürgen Rüttgers, a fait savoir dès vendredi qu'il ne
soutiendrait pas Magna.

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Fiat supprimera moins de 10'000 emplois

Le groupe automobile Fiat a indiqué vendredi que son plan de reprise de l'allemand Opel prévoyait des suppressions d'emplois en Europe "inférieures à 10'000", démentant le chiffre de 18'000 évoqué par certains syndicalistes allemands.

Jeudi, le patron de Fiat, Sergio Marchionne, a indiqué au Spiegel online vouloir "réduire de 20% les capacités de production dans le nouveau groupe fait de Fiat et des filiales européennes de GM", à savoir Opel et la marque britannique Vauxhall.

Mais cela ne veut pas dire que le nombre d'emplois doit baisser de 20%, a précisé Sergio Marchionne, en rappelant qu'il voulait garder les quatre usines allemandes d'Opel.

L'avenir de GM de plus en plus incertain

Les autorités américaines se préparent à mettre le constructeur automobile General Motors en dépôt de bilan et prévoient de lui verser 30 milliards de dollars pour l'aider à se remettre sur pied sous l'égide de la justice, affirme jeudi soir le Washington Post.

L'administration Obama adopterait ainsi la même solution que celle appliquée au concurrent de GM, Chrysler, fin avril, dont le sort se joue actuellement devant un tribunal des faillites.

Le projet des autorités inclut le versement de 30 milliards de dollars au premier constructeur américain, qui s'ajouteraient aux 15,4 milliards de dollars de fonds publics déjà versés ces derniers mois, selon le quotidien américain.

GM doit présenter un plan de restructuration avant le 1er juin pour obtenir une nouvelle injection de fonds publics et pouvoir ainsi se redresser en dehors du régime des faillites.

Mais les discussions avec ses créanciers, qui détiennent 27 milliards de dette obligataire, semblent difficiles.