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L'étau économique américain se resserre jeudi sur le pétrole iranien

Le prix à la pompe ne devrait pas augmenter prochainement. Les pays producteurs de pétrole s'entendent pour maintenir les prix.
Le prix à la pompe ne devrait pas augmenter prochainement. Les pays producteurs de pétrole s'entendent pour maintenir les prix / 19h30 / 2 min. / le 1 mai 2019
Les exceptions américaines accordées à Téhéran pour l'exportation de pétrole à huit pays, principalement asiatiques, ont pris fin mercredi à minuit. Le risque d'une envolée des prix est cependant très faible.

L'administration Trump a décidé la semaine dernière de bloquer totalement les exportations d'or noir iranien, dans le cadre de sa campagne de "pression maximale" pour faire plier Téhéran. Elle a mis fin aux dérogations qui permettaient encore à huit pays d'acheter du pétrole iranien sans contrevenir aux sanctions économiques extraterritoriales américaines.

2% de la production mondiale en moins

Les exportations de pétrole rapportent des dizaines de milliards de francs annuels à l'Iran, avec des clients essentiellement asiatiques - comme la Chine, l'Inde, la Corée du sud ou le Japon - mais aussi quelques pays européens. Désormais, tous sont sommés de renoncer à leur pétrole iranien. Cela représente environ deux millions de barils par jour en moins sur le marché, ou 2% de la production mondiale, qu'il faudra compenser.

>> Ecouter aussi l'interview de Charlotte Beaucillon sur les sanctions américaines :

La production pétrolière iranienne souffre de l'embargo occidental. [EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh]EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh
Les sanctions américaines sont-elles utiles? Interview de Charlotte Beaucillon / Forum / 4 min. / le 2 mai 2019

Selon Samy Chaar, chef économiste banque Lombard Odier, l'Arabie saoudite jouera le premier rôle, mais avec discipline. Le cartel des pays exportateurs alliés à la Russie (OPEP élargie) sont déterminés à tenir le baril autour des 70 dollars. "C'est un prix qui convient au producteur et au consommateur", souligne cet expert dans le 19h30.

Il n'y a donc pas de flambée des prix à attendre à la pompe. Cette stabilité est un objectif majeur des pays producteurs, peut-être aussi pour protéger leur or noir face à la concurrence croissante des renouvelables.

La réplique du président iranien

Pour contrer la pression américaine, le président iranien Hassan Rohani a appelé mardi les travailleurs de son pays à renforcer la production et les exportations de produits non pétroliers.

"Le but de l'Amérique est de couper nos exportations de pétrole pour réduire nos revenus en devises étrangères et le seul moyen de contrer cela est de produire et d'exporter des produits non pétroliers", a-t-il ajouté, soulignant que le niveau de ces exportations était déjà "important."

Hassan Rohani a promis que, malgré les mesures unilatérales adoptées par les Etats-Unis, l'Iran continuerait d'exporter son pétrole à ces clients principaux, dont trois ont exprimé leur colère contre Washington.

Pascal Jeannerat/oang avec afp

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L'asphyxie financière de l'Iran: une méthode "douteuse"

La Maison Blanche a annoncé la couleur dans son communiqué: l'embargo "a pour but de réduire les exportations iraniennes à zéro". L'idée est-elle d'asphyxier financièrement le régime iranien? "Oui (...), mais cela paraît douteux. On ne voit pas très bien comment les Etats-Unis arriveraient à réduire à zéro les exportations iraniennes. Car ces exportations ne sont pas arrêtées physiquement, ce ne sont pas les navires de guerre américains qui vont arrêter les tankers iraniens", observe l'ancien ambassadeur de France à Téhéran, François Nicoullaud, invité jeudi de La Matinale.

Il remarque également "un premier biais, une forme d'évasion" à ces sanctions. "Des banques qui ne seraient pas exposées aux sanctions américaines, parce qu'elles sont trop petites ou n'ont pas d'intérêts aux Etats-Unis, pourraient continuer à faire des affaires avec l'Iran. Et de même pour certaines sociétés qui ne sont pas très proches des Etats-Unis"", décrit-il.

Il évoque aussi le fort impact de ces tensions sur la population. "La situation va devenir encore plus difficile. Le régime n'a pas du tout l'intention de céder aux pressions américaines, quelles que soient les sanctions infligées à la population", estime-t-il.

Son interview complète jeudi dans La Matinale
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