"La BNS est parfaitement consciente des enjeux liés au réchauffement climatique et tient compte de cette dimension, notamment en n'investissant pas dans des entreprises qui causent des dommages importants à l'environnement", explique l'ancien président du Conseil de la Banque nationale suisse (BNS) Jean Studer, invité jeudi de La Matinale. Il reconnaît d'ailleurs que la banque exclut certaines entreprises, notamment celles qui ont été condamnées.
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Interrogé sur les risques liés aux investissements dans les énergies fossiles ou les groupes industriels actifs dans l'armement, l'ancien conseiller d'Etat socialiste neuchâtelois insiste toutefois sur le fait que "cette question ne concerne pas seulement la BNS, mais l'ensemble des placements opérés dans ce pays", notamment par des caisses de pension ou la caisse de compensation AVS.
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Le rôle des banques centrales
Pour Jean Studer, "le débat doit être porté sur le plan politique. Il n'appartient pas à une institution, aussi puissante soit-elle, de dicter l'agenda politique à l'ensemble des acteurs financiers en Suisse".
Reste que la BNS revient souvent dans les discussions politiques. On questionne ses investissements écologiques ou non, les dividendes, la part du bénéfice versé aux cantons... Mais en attend-on trop d'elle ?
"Les banques centrales ont pris une place considérable, elles ont joué un rôle majeur pour essayer de contenir la crise financière et éviter une grande dépression. Elles y sont parvenues et ça les a placées sur le devant de la scène... Depuis plus de dix ans, on en attend beaucoup d'elles. A tel point qu'on pense parfois qu'il suffit de s'adresser à elles pour obtenir ce qu'on ne peut pas obtenir à un autre niveau, en particulier sur le plan politique", répond Jean Studer, qui reprendra cet été la présidence de la Banque cantonale neuchâteloise.
Propos recueillis par Thibaut Schaller
Adaptation web: Jessica Vial