«Nous constatons que nous perdons de manière systématique des
employés dont nous avons besoin dans certains importants secteurs»,
déclare l'ex-conseiller fédéral dans cette interview. Si cet exode
s'avère dramatique aux Etats-Unis, il n'est pas si grave en
Suisse.
Inquiétudes
Selon Kaspar Villiger, l'UBS ne peut plus faire face à ses
concurrents en matière de salaires. A la différence d'autres
établissements, «l'UBS a accompli de grands pas dans la direction
souhaitée par la politique». Désormais, il faut prendre des mesures
en vue de conserver des collaborateurs, explique le Lucernois, sans
toutefois en livrer les détails.
Dans un tel contexte, Kaspar Villiger, qui a succédé il y a peu à
l'éphémère Peter Kurer à la présidence de l'UBS, appelle les
politiciens a faire preuve de mesure en matière de réglementation,
en particulier au niveau salarial, un sujet fortement débattu dans
le public.
Adopter des prescriptions en matière de rémunérations
constituerait la «plus stupide» décision «pour un pays comme la
Suisse».
Conditions cadres à préserver
Une telle réglementation pourrait désavantager de grands groupes
comme Nestlé. Le géant veveysan de l'industrie alimentaire est basé
en Suisse en raison des bonnes conditions cadres qui y prévalent,
alors que le marché indigène ne représente pas grand chose pour la
multinationale.
La Suisse doit veiller à ce que ces entreprises restent ici. Une
sur-réglementation mettrait en danger la compétitivité de la
Suisse, met en garde Kaspar Villiger. Non seulement les banques en
souffriraient, mais l'ensemble de la place économique suisse.
ats/nr
Regagner la confiance
Kaspar Villiger ne cache pas que les suppressions d'emplois massives au sein de l'UBS ont contribué à créer de l'incertitude. «Nous devons rapidement mettre les choses au clair», a souligné le président de l'établissement, qui est entré en fonction il y a un mois.
L'UBS doit «faire le ménage» et réduire de manière conséquente ses coûts. En parallèle, la banque, premier gestionnaire de fortune de la planète au temps de sa splendeur, doit générer de nouveaux revenus. «On ne peut pas simplement assainir une entreprise en économisant sur les charges. On doit aussi regarder vers l'avenir au niveau entrepreneurial», note Kaspar Villiger.
Pour mémoire, la plus grande banque suisse a essuyé une perte nette de 2 milliards de francs au premier trimestre 2009, après avoir bouclé l'année 2008 dans le rouge à hauteur de 20 milliards de francs.