Selon les médias japonais, le projet présenté comme formel de la part de Renault, suscite de vives oppositions au Japon. Nissan, qui doit annoncer aujourd'hui une chute de 30% de son bénéfice pour l'année fiscale écoulée, soupconne Renault de profiter de sa relative faiblesse économique pour forcer une fusion entre les deux principaux partenaires de la première alliance automobile au monde.
Fuites
Depuis quinze jours, des fuites auprès des médias internationaux font tanguer encore davantage le groupe, déjà traumatisé par les déboires judiciaires de son ancien capitaine.
A Paris, on est convaincu que des Japonais sont à la manoeuvre. "Une partie de l'état-major de Nissan règle des comptes" et "tente de charger Ghosn pour les mauvaises performances de l'entreprise", confie une source proche de Renault.
"Faux" nouveau départ
La nomination en janvier à la présidence de Renault de Jean-Dominique Senard, son tempérament de diplomate et ses propos apaisants semblaient avoir permis "un nouveau départ" entre les alliés désunis.
Mais Renault a repris récemment des discussions, par nature confidentielles, pour une intégration plus poussée de l'alliance, et la proposition de création d'une holding à 50-50 contrôlant les deux entreprises a immédiatement fuité dans la presse...
Sentiment de trahison
Au Japon, la réouverture de ce dossier a été vécue comme une trahison pilotée par le président Emmanuel Macron et l'Etat français, premier actionnaire de Renault.
Renault contrôle 43,4% du capital de Nissan, qui possède en retour 15% des parts de Renault mais sans droit de vote.
afp/pym
Acte d'inculpation
Le parquet de Tokyo a demandé à pouvoir modifier son acte d'inculpation visant Carlos Ghosn pour abus de confiance aggravé afin d'y intégrer des éléments relatifs à des transferts d'argent présumés entre l'ancien patron de Nissan et un ami saoudien, rapporte mardi l'agence Kyodo.
Carlos Ghosn se dit victime d'un complot mis au point par des dirigeants de Nissan opposés à ses projets d'intégration renforcée avec Renault.