Le gouvernement allemand avait déjà la semaine passée fait part
de "sa préférence pour Magna" et "cette impression s'est confirmée"
après le dépôt lundi des trois offres sur la filiale allemande de
General Motors, a dit Ulrich Wilhelm au cours d'une conférence de
presse.
Le constructeur automobile américain a reçu trois offres: celle du
consortium formé de l'équipementier canadien Magna et du russe
Sberbank, une autre du fonds d'investissement belge RHJ
International et une dernière du chinois Beijing Automative
(BAIC).
Jusqu'à l'automne
"Notre but sera de parvenir la semaine prochaine" à "une entente
avec General Motors voire à une recommandation commune" sur le
choix du repreneur, a dit le porte-parole, en ajoutant toutefois
que "le processus se poursuivrait jusqu'à l'automne" avant qu'une
transaction concernant Opel ne soit finalisée.
Le gouvernement allemand, qui doit octroyer l'aide financière
indispensable à tout rachat d'Opel, donne depuis le début la
préférence à Magna, dont l'offre est soutenue par la banque
publique russe Sberbank.
"Nous sommes dépendants les uns des autres", a estimé U.Wilhelm à
propos de la coordination nécessaire entre General Motors et
Berlin.
General Motors préfère RHJ
Le constructeur américain a relancé la course au rachat d'Opel,
qui semblait pourtant terminée depuis la signature fin mai d'une
lettre d'intention entre General Motors et Magna. Cette signature
n'avait cependant débouché sur aucune transaction, le constructeur
américain jouant la concurrence entre les divers repreneurs
potentiels en attendant de sortir de sa procédure de dépôt de bilan
aux Etats-Unis, ce qui est chose faite.
Ces dernières semaines, la holding financière RHJ s'est
positionnée comme un concurrent sérieux à la reprise d'Opel. Elle
est soupçonnée par certains dans la presse de servir les intérêts
de General Motors, qui souhaiterait récupérer Opel une fois
restructuré par l'investisseur belge.
GM détient 35% du capital d'Opel. Berlin de son côté devra fournir
le gros des garanties de prêts pour Opel et peut, à ce titre, se
prévaloir d'un droit de regard sur le choix du repreneur.
afp/ats/bri
Arbitrage
En cas de désaccord, le dernier mot reviendra au trust Opel qui dirige les opérations d'Opel depuis le dépôt de bilan de GM en juin.
Le trust détient 65% du capital d'Opel. Son conseil d'administration est composé de deux représentants de GM et de deux délégués allemands dont l'un représente le gouvernement allemand et l'autre les Länder où GM est implanté.
Le président de la Chambre américaine de commerce en Allemagne siège aussi au conseil mais n'a pas de droit de vote. Il pourrait toutefois être contraint de jouer le rôle de médiateur pour qu'un accord puisse être trouvé.