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General Motors forcé de déposer son bilan

La faillite de GM devrait donner naissance à un nouveau groupe.
La faillite de GM devrait donner naissance à un nouveau groupe.
General Motors a déposé le bilan lundi. Endetté, le géant américain a demandé à se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites en échange d'un plan de restructuration draconien. Il s'agit de la plus grosse faillite de l'histoire industrielle du pays. Quant à Chrysler, elle semble sortie d'affaire.

GM, qui a déposé sa demande à New York, précise avoir une dette
de



172,81 milliards de dollars et 82,29 milliards de dollars
d'actifs. L'Etat va prendre le contrôle de la firme de Detroit et
injecter des dizaines de milliards de dollars pour lui permettre de
prolonger son activité pour une période limitée.

Le constructeur sous perfusion

La vénérable firme centenaire de Detroit, qui est restée pendant
des décennies le premier constructeur automobile mondial, va donc
être placée sous perfusion financière de l'Etat durant une période
de deux à trois mois et subir une cure d'amaigrissement forcée:
fermeture d'usines, suppression d'un tiers des effectifs (21'000
emplois rayés), réduction drastique du nombre de
concessionnaires.



General Motors a confirmé lundi la fermeture de 14 sites
industriels d'ici 2012, opération prévue mais qui devrait
intervenir plus rapidement que ne l'envisageait le groupe il n'y a
encore que trois mois. Ce plan permettra aux usines du groupe de
fonctionner à pleine capacité en 2011, soit deux ans plus tôt que
ce que le groupe prévoyait à la mi-février.



Barack Obama a affirmé lundi que le plan de restructuration
élaboré pour General Motors et passant par son dépôt de bilan était
"viable et réaliste". En coopération avec la mission
gouvernementale, "GM et toutes les parties prenantes ont produit un
plan viable et réaliste qui donnera à cette entreprise américaine
emblématique la chance de se redresser", a dit le président
américain.



Barack Obama a aussi justifié l'intervention de l'Etat en
déclarant que l'effondrement de GM et de Chrysler (lire
encadré)
aurait causé des "dégâts énormes" à l'économie du
pays



D'après des responsables ayant requis l'anonymat, le gouvernement
fédéral va injecter 30 milliards de dollars (21 milliards d'euros)
pour soutenir GM durant la procédure judiciaire de dépôt de bilan,
qui pourrait durer entre 60 et 90 jours. Cet argent, qui provient
du reste de fonds de secours au secteur financier de 700 milliards
de dollars (500 milliards d'euros), s'ajoute aux 20 milliards de
dollars (14 milliards d'euros) déjà débloqués par le gouvernement
pour venir en aide à GM.

Le gouvernement se retirera "dès que possible"

Même s'il détiendra 60% du capital, le
gouvernement fédéral entend ne pas se mêler de la gestion des
affaires courantes de GM, affirment les responsables de
l'administration démocrate. D'après eux, l'Etat fédéral revendra
ses parts "dès que possible". Cependant, une majorité des membres
du conseil d'administration vont être remplacés et l'administration
Obama aura son mot à dire sur les nouveaux membres qui seront
nommés.



C'est Barack Obama qui a ordonné le renvoi du PDG de GM Richard
Wagoner il y a un mois. Et c'est son administration qui a demandé à
GM de dégraisser avec pour objectif d'atteindre l'équilibre
financier avec 10 millions de voitures vendues par an.
Actuellement, le point d'équilibre n'est atteint que si 16 millions
de véhicules sont vendus.

Plus de 20'000 emplois supprimés

Il doit servir à la restructuration du fabricant automobile.
General Motors prévoit de supprimer 21'000 emplois (soit 34% de sa
main-d'oeuvre) et de réduire de 2600 le nombre de ses
concessionnaires.



Le groupe va se séparer de quatre marques pour n'en garder que
quatre autres, ses marques-phares: Chevrolet, Cadillac, Buick et
GMC. Il devrait révéler lundi l'identité de l'acquéreur de sa
branche Hummer et annoncer les sites des 14 usines qu'il compte
fermer. L'un d'entre eux, cependant, rouvrira pour fabriquer un
nouveau modèle de petite voiture.



Cette décision d'assembler ce modèle sur le sol américain semble
répondre aux inquiétudes des syndicats qui soupçonnaient GM de
vouloir l'importer de ses usines chinoises.

Une activité "normale"

De son côté, le groupe a
souligné que sous le régime des faillites, il poursuivra
normalement son activité aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Le "nouveau" GM devant émerger "ne sera constitué que des meilleurs
actifs et marques" du constructeur, et "bénéficiera d'une dette
considérablement réduite", a commenté le groupe. Celle-ci doit être
ramenée à 17 milliards de dollars.



Enfin, les autorités canadiennes ont confirmé lundi verser une
aide de 9,5 milliards de dollars américains à GM pour l'aider à se
remettre sur pied. En échange, le gouvernement fédéral canadien et
celui de la province de l'Ontario vont prendre une participation de
11,7% dans GM.



agences/cer

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Une solution trouvée pour Chrysler

Concernant l'avenir de Chrysler, autre constructeur automobile dans la tourmente, le juge en charge de son sort a approuvé dimanche tard dans la nuit une cession de ses actifs à une nouvelle entité adossée à l'italien Fiat, ouvrant la voie à sa sortie du régime des faillites.

Le constructeur automobile américain avait déposé son bilan il y a un mois. Après trois journées d'audiences, dont douze heures consacrées vendredi à l'exposé des plaidoiries de toutes les parties prenantes, le juge new-yorkais Arthur Gonzalez a entériné le plan de restructuration présenté par le constructeur et soutenu par le gouvernement.

Ce plan prévoit l'émergence d'un "nouveau" Chrysler, aux mains d'un consortium détenu à 20% par Fiat (qui a une option pour monter jusqu'à 35%), à 68% par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 12% par les gouvernements américain et canadien.

Les créanciers recevront 2 milliards de dollars en numéraire, correspondant à une réduction des deux tiers de la dette du groupe. "La seule autre alternative est la liquidation immédiate (du groupe)", a indiqué le juge Gonzalez.

Barack Obama a dit que la décision offrait au constructeur automobile une "seconde chance", synonyme de dizaines de milliers d'emplois sauvés.

GM, un centenaire no1 depuis 77 ans

General Motors a monopolisé pendant des décennies le titre de numéro un mondial de l'automobile.

Le plus gros des trois constructeurs nationaux, basé à Detroit dans le Michigan (nord des Etats-Unis), a fêté l'an dernier un siècle d'existence. Ce n'est pas le doyen des "Grands de Detroit", Ford ayant vu le jour en 1903. Le numéro trois Chrysler a été fondé quelques années plus tard, en 1925.

GM a détenu pendant 77 années consécutives, de 1931 à 2007, le titre de premier constructeur automobile mondial par les volumes de ventes, avant d'être détrôné l'an dernier par le japonais Toyota.

Le constructeur détenait 22% du marché américain en 2008, contre près de 45% en 1980

Côté résultats, le constructeur est dans le rouge depuis 2005, avec au compteur environ 90 milliards de dollars de pertes nettes cumulées, premier trimestre 2009 compris.

Après avoir développé toute une déclinaison de marques, GM a revu en nette baisse son portefeuille pour renouer avec la rentabilité: il veut se recentrer sur Cadillac, Buick, Chevrolet et GMC et tirer un trait sur GM Daewoo, Holden, Hummer, Pontiac, Saab, Saturn, Vauxhall et Wuling. L'avenir de sa filiale européenne Saab n'est pas encore réglé, contrairement à Opel.

Le groupe a déjà reçu 19,4 milliards de dollars de fonds publics depuis décembre.