Suite à la publication des estimations pour le premier trimestre
2009, le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a révisé mardi à la
baisse les données des deux précédents trimestres. Selon ces
chiffres, l'ensemble des biens et services produits en Suisse ont
baissé de 0,2% au troisième trimestre 2008 et de 0,6% au quatrième
trimestre. C'est le double des estimations admises en mars
dernier.
Chute du PIB
Au premier trimestre 2009, le PIB a reculé de 0,8%. Il faut
remonter à début 1991 pour retrouver une baisse plus importante
(0,9%) par rapport au trimestre précédent. En glissement annuel par
rapport au même trimestre de l'année précédente, la baisse du PIB
atteint même 2,4%, alors que les économistes s'attendaient à un
recul de 1,8%. Il s'agit de la chute la plus importante depuis le
premier trimestre 1976, où le PIB avait plongé de 6,2%.
Les impulsions négatives sont surtout venues du commerce
extérieur. Les exportations de biens et services ont reculé de 5,4%
par rapport au trimestre précédent et de 12,3% par rapport au
trimestre de l'année précédente. Les importations ont stagné au
même niveau que celui atteint au trimestre précédent et ont reculé
de 4,2% par rapport à 2008.
Les ménages consomment peu
Les dépenses de consommation des ménages privés ont connu un
faible développement (+0,1%). Les dépenses de consommation des
administrations publiques ont quant à elles augmenté de 1,4% par
rapport au trimestre précédent. La dynamique baissière des
investissements s'est pour sa part ralentie à -0,4%. Les
investissements dans la construction ont toutefois poursuivi leur
tendance à la baisse.
Les effets de la crise financière sont également visibles du côté
de la production: le secteur dominé par les services financiers a
connu un fort recul de sa valeur ajoutée (-3,2%). L'agriculture,
l'industrie et la construction ont également enregistré un
repli.
ap/mej
Bonne situation comparé au reste du monde
En comparaison internationale, la Suisse se situe toutefois encore en relative bonne position.
Le PIB de l'Union européenne a en effet plongé de 2,5% au premier trimestre et de 4,6% par rapport à la même période de l'année précédente.
Ces dernières données ne devraient cependant pas faire taire les appels en faveur d'un troisième paquet conjoncturel.
Le Conseil fédéral décidera seulement après avoir pris connaissance des nouveaux pronostics des experts du Seco de l'opportunité de prendre de nouvelles mesures de stabilisation pour 2010.
Les prévisions sont attendues pour le 17 juin prochain.