Alors qu'en juin, elle tablait encore sur un recul de 0,8%,
economiesuisse revoit ses prévisions conjoncturelles pour 2010 à la
hausse. Pour 2009, l'organisation faîtière des entreprises prévoit
une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 2,1%, a-t-elle
indiqué lundi dans un communiqué .
Les entreprises exportatrices apporteront une nette impulsion à
l'amélioration de la conjoncture. Les exportations augmenteront de
3,8% l'année prochaine, après s'être effondrées de 11% en 2009. Il
ne faut toutefois pas s'attendre à une reprise rapide, a expliqué
Rudolf Minsch, chef économiste, devant la presse à Zurich.
Les branches d'exportation touchées par la récession n'atteindront
pas le niveau de création de valeur connu avant la crise, soit au
1er semestre 2008. Il leur sera difficile de remonter la pente,
après les chutes dramatiques de leurs chiffres d'affaires. Dans
l'ensemble, l'économie suisse affiche des résultats meilleurs que
bon nombre de pays industrialisés.
Chômage en hausse
Alors qu'elles soutenaient la conjoncture depuis le début de la
crise, l'économie intérieure et la consommation privée connaîtront
des problèmes. Le secteur de la construction devrait faire grise
mine, les investissements publics accrus ne pouvant pas contrer le
recul de la construction privée. En hausse de 1,5% cette année, les
investissements d'équipement diminueront de 4,7%.
La faible croissance économique va en outre peser sur le marché de
l'emploi. Le taux de chômage atteindra 4,9% en moyenne l'an
prochain, selon economiesuisse. L'inflation devrait faire son
retour, avec un taux de 0,7%, en raison de la hausse prévisible du
prix du pétrole, contre -0,6% cette année.
Prudence de mise
Malgré le regain d'optimisme affiché dans ses prévisions,
l'organisation faîtière reste prudente et met en garde contre
l'évolution de l'économie mondiale. Les liquidités sur les marchés
sont considérables, les taux d'endettement des pays souvent élevés
et les déséquilibres ancrés dans la réalité, a relevé Rudolf
Minsch.
Pour l'économie suisse, il existe un risque considérable de cours
de change. Si la Banque nationale suisse (BNS) abandonnait sa
politique expansive, le franc s'appréciera face à l'euro et au
dollar, au détriment de l'industrie d'exportation. Mais maintenir
une politique monétaire fortement expansionniste dans les pays
industrialisés reviendrait à constituer à moyen terme un potentiel
d'inflation important.
On peut également s'attendre à la formation de nouvelles bulles, a
poursuivi Rudolf Minsch. La stabilité du système financier
international n'est pas encore assurée. Le retour à une politique
budgétaire expansionniste à l'étranger va peser sur l'économie
mondiale dès 2011.
ats/sbo
Appel à une politique plus libérale
La Suisse doit miser sur une politique de croissance rigoureuse, a déclaré le président d'economiesuisse Gerold Bührer. Les propositions du Conseil fédéral en ce sens sont insuffisantes.
Il faut supprimer les obstacles contre les investissements, poursuivre l'ouverture des marchés et garantir la solidité de la politique financière, a insisté Gerold Bührer.
Des mesures doivent également être prises au niveau de la politique fiscale de la Confédération afin de préserver et renforcer l'attrait fiscal de la place économique suisse.
Hausse des salaires dans la construction
Le personnel sur les chantiers a bénéficié d'une hausse de salaire moyenne de 2,2% en 2009, selon une étude réalisée fin juillet par la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Le salaire mensuel moyen s'élève à 5545 francs.
Compte tenu d'une inflation négative de 0,4% selon les prévisions du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), les salaires réels ont augmenté de 2,6% au cours de cette année, a indiqué lundi la SSE.
La Société Suisse des entrepreneurs a dépouillé quelque 40'000 données sur les salaires pour son analyse. La précédente enquête remontait à février 2008.
La Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) garantit en outre le paiement du 13e mois de salaire. Grâce à ce dernier, le salaire moyen ressort à 6007 francs.
Les salaires de cette branche devraient donc être en tête de ceux recensés dans les différents segments de la construction, écrit la SSE. De plus, les salaires payés sont en moyenne de 5,3 à 7,8% supérieurs aux rémunérations de base, ajoute la SSE.