Ce choc, qui s'ajoute aux tensions accrues entre Washington et Pékin, a alimenté les craintes d'un ralentissement, voire d'une récession de la première économie mondiale et entraîné une ruée vers les actifs moins risqués, notamment les obligations d'Etat, dont les rendements sont tombés à des plus bas record.
L'indice Dow Jones a perdu 354,84 points, soit 1,41%, à 24.815,04.. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 114,57 points (-1,51%) à 7.453,15 points.
Pour le Dow Jones, il s'agit de la sixième baisse hebdomadaire d'affilée, ce qui représente la phase de baisse la plus longue depuis huit ans.
Le président américain a annoncé l'application à partir du 10 juin de droits de douane de 5% sur tous les produits importés du Mexique alors que les deux pays étaient sur le point de finaliser le nouvel accord de libre-échange USMCA.
Ces taxes, progressivement relevées, seraient en vigueur tant que les flux de migrants clandestins traversant le Mexique ne seraient pas stoppés, a expliqué l'administration Trump.
Appel au dialogue
Le Mexique n'a pas encore dit s'il prendrait des mesures de rétorsion. Son président Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que son pays réagirait avec prudence et appelé au dialogue.
"(La menace) survient à un moment où les entreprises doivent rechercher des alternatives à la chaîne d'approvisionnement chinoise. Beaucoup pensaient que le Mexique serait une solution de remplacement, mais aujourd'hui, c'est remis en question", dit Cliff Hodge, chargé des investissements chez Cornerstone Wealth.
Risques de récession
"Le risque est que ces droits de douanes, ainsi que ceux imposés à la Chine, poussent un cycle économique déjà baissier vers une véritable récession."
Pour Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics, les tarifs douaniers américains à l'encontre du Mexique pourraient réduire le PIB des Etats-Unis de 0,7 point de pourcentage en 2020, et donc ramener sa croissance à moins de 1%, tout en faisant basculer l'économie mexicaine dans la récession.
La contraction de l'industrie chinoise en mai et la menace de Pékin de publier une liste d'entreprises, d'organisations et d'individus étrangers "non fiables" et susceptibles de porter atteinte aux intérêts des entreprises chinoises ont aggravé l'aversion au risque.
Reuters/pym