Une porte-parole de BASF a indiqué que "la plus grande partie"
des postes concernés seraient supprimés chez Ciba, dont l'effectif
atteignait 12'500 personnes dans 120 pays à fin 2008, dont 2500 en
Suisse environ.
Le chiffre de 2500 employés, soit un cinquième du personnel de
Ciba à l'échelle mondiale, a aussi été articulé. Ces suppressions
de postes auront lieu pour l'essentiel d'ici fin 2010, et au plus
tard 2013, précise BASF dans un communiqué.
Sites suisses maintenus
Selon la porte-parole de BASF, aucun des sites de production de
Ciba en Suisse, à savoir Bâle, Kaisten (AG), Monthey (VS) et
Schweizerhalle (BL), n'est menacé de fermeture ou de vente. "Comme
déjà annoncé, la forte présence de Ciba à Bâle sera maintenue",
précise encore BASF
Le groupe allemand ajoute que sur les 55 sites de production de
Ciba dans le monde, 23 sont sur la sellette, pour être
restructurés, fermés ou vendus. Les 32 restants seront intégrés au
groupe et partiellement restructurés.
BASF précise également que les mesures annoncées toucheront
davantage le personnel administratif que celui de la production et
qu'un plan social était en négociations.
D'importantes synergies
BASF va en outre intégrer à ses
propres divisions 36 des 70 bureaux administratifs ou commerciaux
et centres de recherche de la société bâloise d'ici fin 2010.
"Comme déjà annoncé, la forte présence de Ciba à Bâle sera
maintenue", précise le groupe allemand.
Avec ce redimensionnement, BASF table sur des synergies d'au moins
400 millions d'euros (plus de 600 millions de francs) par année dès
2012. Jusqu'à la fin 2010, quelque 300 millions d'euros d'économies
sont déjà prévus. Les coûts d'intégration de Ciba ont été évalués à
550 millions d'euros, dont 150 millions portés aux comptes de
l'exercice en cours déjà.
Basé à Ludwigshafen (D), BASF emploie 97'000 personnes dans le
monde. Fin 2008, Ciba employait pour sa part 12'500 personnes dans
120 pays. La société de longue tradition bâloise avait été rachetée
au printemps par BASF pour 6,1 milliards de francs.
ats/boi
Les syndicats choqués
Les syndicats, notamment Syna, Unia et Employés Suisses, ont qualifié l'annonce de BASF de "choquante" et "dramatique".
Syna relève toutefois que BASF "a promis de mener sa restructuration de manière socialement supportable et en collaboration avec les représentants des travailleurs".
Syna exige par ailleurs que les hauts dirigeants de Ciba, dont l'ancien président du conseil d'administration Armin Meyer, rendent leurs bonus et indemnités de départ touchés depuis trois ans et que ces sommes soient affectées au plan social.
Le gouvernement cantonal bâlois a aussi exprimé ses regrets, déplorant qu'un quart environ des 1600 emplois encore maintenus par Ciba dans la région allaient passer à la trappe.
Difficultés de longue date
Né du pôle chimie de spécialités de Ciba-Geigy lors de la fusion en 1996 avec Sandoz qui a débouché sur Novartis, Ciba opère au niveau mondial avec une gamme de produits qui va des pigments pour laques d'automobiles aux adjuvants de dentifrice.
Le groupe se débat depuis des années dans les difficultés malgré ses efforts soutenus de restructuration. L'an dernier, dans un contexte économique déjà en crise, Ciba a essuyé une perte de 564 millions de francs pour un chiffre d'affaires en baisse de 9% à 5,92 milliards.