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Russie: l'oléoduc Sibérie-Pacifique mis en service

Un 1er tanker est venu s'ancrer au terminal pétrolier près de Nakhodka, dans l'Extrême-Orient russe
Un 1er tanker est venu s'ancrer au terminal pétrolier près de Nakhodka, dans l'Extrême-Orient russe
La Russie a mis en service lundi le premier tronçon de l'oléoduc Sibérie-Pacifique. Partie d'un réseau stratégique de quelque 5000 kilomètres, il va à terme alimenter en brut russe l'Asie, région en forte croissance où la demande en énergie augmente de jour en jour.

Le Premier ministre Vladimir Poutine, qui inaugurait un terminal
pétrolier près de Nakhodka, dans la baie de Kozmino (Extrême-Orient
russe), a appuyé sur un bouton lançant le chargement en brut d'un
tanker, qui devait ensuite faire cap vers Hong Kong. «C'est un
projet stratégique qui permettra à la Russie de pénétrer les
nouveaux marchés sur le Pacifique et en Asie où elle n'est pas
suffisamment présente», a-t-il déclaré.



Il a aussi salué le travail de Transneft, la compagnie publique en
charge du transport du brut russe, pour «avoir réussi tout cela en
dépit de la crise économique mondiale». «Je vous félicite, c'est un
beau cadeau de Nouvel An pour la Russie», a-t-il dit.

13 milliards de francs

Cette première partie, un tube de 2694 km d'une capacité
annuelle de 30 millions de tonnes de pétrole, relie Taïchet
(Sibérie orientale) à Skovorodino (région de l'Amour,
Extrême-Orient russe). Elle a coûté quelque 378 milliards de
roubles (13 milliards de francs), dont 60 milliards de roubles ont
été consacrés à la construction du port.



Un deuxième tronçon de plus de 2000 kilomètres doit encore être
construit pour relier Skovorodino à la baie de Kozmino. En
attendant que ce dernier soit achevé, des trains doivent
transporter l'or noir de Skovorodino au terminal, où il doit être
chargé à bord de pétroliers. «Le premier chargement partira pour
Hong Kong», a précisé le président de Transneft, Nikolaï Tokarev,
lors de la cérémonie.



Ce responsable avait par ailleurs indiqué la semaine dernière
qu'un appel d'offres serait lancé fin 2009 ou début 2010 pour la
construction du deuxième tronçon de l'oléoduc. Transneft et le
groupe pétrolier chinois CNPC avaient par ailleurs signé en octobre
2008 un accord pour la construction d'une autre branche vers le
nord de la Chine, qui aura ainsi directement accès aux immenses
ressources de son voisin.

Toile tissée

L'oléoduc Sibérie-Pacifique est l'un des éléments de la toile
d'araignée énergétique tissée par la Russie en direction de l'Asie
et du Pacifique, zone où la croissance économique suscite une
importante consommation d'énergie, attisant toutes les
convoitises.



En février, le géant gazier Gazprom a ainsi inauguré une usine de
gaz naturel liquéfié (GNL) sur l'île de Sakhaline, à quelques
encablures du Japon. Fin juillet, il a lancé la construction du
premier tronçon du gazoduc Sakhaline-Khabarovsk-Vladivostok.



afp/cht

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Brut: possible arrêt des livraisons russes via l'Ukraine

La Russie a averti l'Union européenne d'une possible interruption de ses livraisons de pétrole via l'Ukraine à trois pays de l'UE en raison d'un conflit sur les prix entre Moscou et Kiev, a annoncé lundi le gouvernement slovaque citant une lettre de la Commission européenne.

La Russie a annoncé "la possibilité de suspendre les livraisons de pétrole à (...) la Slovaquie, la Hongrie et la République tchèque", selon un communiqué du gouvernement slovaque, citant une lettre de la direction générale de la Commission chargée de l'énergie et des transports. Le Premier ministre slovaque Robert Fico a convoqué lundi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité du pays. L'Ukraine a demandé une hausse des tarifs de transit du pétrole en provenance de Russie et les discussions entre les deux pays sont "très compliquées", a-t-il précisé au cours d'une conférence de presse après la réunion.

L'Ukraine veut revoir les conditions du transit du pétrole russe vers l'UE, a annoncé lundi un porte-parole de l'opérateur ukrainien des oléoducs, Ukrtransnafta. "Le risque que les livraisons de pétrole soient suspendues à compter du 1er janvier s'est considérablement accru", a déclaré le Premier ministre slovaque, ajoutant que la Slovaquie n'en souffrirait pas car elle dispose de "pétrole et de produits pétroliers pour plus de 94 jours".

La République tchèque a elle aussi des réserves pour plus de 90 jours, a déclaré le vice-ministre tchèque de l'Industrie, Tomas Huener, sur une chaîne de radio. "Nous disposons aussi d'autres voies de transport", a-t-il ajouté sur Radio Cesko. Il faisait référence à l'oléoduc IKL qui transporte depuis le port italien de Trieste du brut importé de la région de la mer Caspienne, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

L'UE suit de près la situation et il n'y a pas pour le moment de raison de s'alarmer, a déclaré une source de l'Union européenne. "Il n'est pas question ici d'une répétition de la situation qui avait causé tant de problèmes aux particuliers et aux entreprises il y a un an", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat. Les Européens avaient subi début janvier 2009 une interruption de deux semaines des livraisons russes de gaz naturel au beau milieu de l'hiver, en raison d'un conflit gazier entre Kiev et Moscou. Un quart du gaz consommé dans l'UE provient de Russie, dont 80% transitent par l'Ukraine.