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Banque postale: Suisses partagés, selon un sondage

Mercredi, le Conseil fédéral a refusé d'octroyer la licence bancaire à PostFinance.
L'élargissement des activités de PostFinance ne convainc pas tout le monde.
La Poste reçoit le soutien de la population suisse dans sa mission de service public avec un réseau couvrant tout le territoire. En revanche, l'élargissement de ses activités financières, à travers PostFinance, divise, relève un sondage commandé par le géant jaune.

Plus de la moitié des 1206 personnes interrogées (55%) ne
veulent pas que PostFinance devienne une banque. Le développement
des prestations de La Poste dans le secteur des hypothèques et des
crédits est jugé pertinent par 47% des sondés, contre 42% qui pense
le contraire, selon l'enquête menée par l'Institut de
recherches gfs.bern et présentée lundi à Berne en présence de
représentants de La Poste.

Risqué pour certains, pas pour d'autres

Un engagement de PostFinance dans les opérations de crédit est
jugé trop risqué par 48% des sondés, contre 45% qui ne voient pas
de problème. Une petite majorité (53%) comprend toutefois
l'exigence de La Poste qui souhaite soutenir l'économie en
proposant des crédits. La même proportion (51%) soutient l'idée que
La Poste utilise les fonds placés actuellement à l'étranger pour
octroyer des crédits en Suisse.



La question du financement croisé, qui verrait les clients de
PostFinance combler les déficits d'offices postaux dans les régions
périphériques, trouve écho au sein de la population avec 45% d'avis
favorables. Mais le nombre d'indécis (16%) ne permet pas de tirer
une conclusion nette, selon les auteurs de l'enquête. Aux yeux des
sondés, les services financiers ne sont pas une priorité dans la
révision en cours de la législation postale.

Préserver la desserte postale de base

Le maintien sans changement du service public prime largement
sur les autres aspects du dossier actuellement en mains du
Parlement. Près de huit personnes sur 10 estiment qu'il ne faut pas
remettre en question la desserte postale de base. Principal
argument: un réseau couvrant l'ensemble du territoire est
indispensable au bon fonctionnement de l'économie, a expliqué
Claude Longchamp, directeur de gfs.bern.



L'ouverture complète du marché postal n'est pas jugée judicieuse
par 57% des sondés. Pour deux tiers, elle fragiliserait le
financement du réseau postal et six personnes sur dix sont d'avis
qu'elle risquerait de désavantager les régions périphériques. La
moitié des gens craint une destruction des emplois.

Délai transitoire utile, selon La Poste

Le scepticisme de la population face à la libéralisation
renforce La Poste dans sa volonté d'exiger un délai transitoire de
trois ans entre l'entrée en vigueur de la nouvelle loi et
l'ouverture complète du marché, analyse Ulrich Hurni, responsable
de PostMail.



Cette question a laissé apparaître une différence entre sondés
suisses et ceux étrangers, précise Claude Longchamp. La proportion
des opposants à la libéralisation est plus forte dans le camp
helvétique. Les étrangers pensent davantage que la Suisse devrait
prendre exemple sur l'Union européenne.



ats/hof

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