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L'USS exige jusqu'à 2% de hausses salariales

Paul Rechsteiner, président de l'USS, veut de "vraies négociations".
Paul Rechsteiner, président de l'USS, veut de "vraies négociations".
L'USS demande pour l'année prochaine des hausses des salaires mensuels inscrites entre 80 et 120 francs, ou de 1,5 à 2%. A l'instar de Travail.Suisse, elle argumente qu'il faut maintenir le pouvoir d'achat des travailleurs pour soutenir la conjoncture.

Si l'économie intérieure ne s'est pas effondrée à ce jour, c'est
surtout grâce aux augmentations obtenues l'an passé, estiment les
représentants de l'Union syndicale suisse (USS). «De vraies
négociations, méritant ce nom, s'imposent donc», a dit son
président Paul Rechsteiner jeudi devant la presse à Berne.



Les salariés de Suisse l'ont d'ailleurs bien mérité, puisque deux
tiers d'entre eux travaillent dans des entreprises qui ont auront
obtenu des résultats bons ou satisfaisants cette année, a souligné
Daniel Lampart, économiste en chef de la centrale syndicale.



Le directeur de l'Union patronale suisse, Thomas Daum, nuance
cette affirmation. Interrogé par l'ATS, il a souhaité qu'on ne
mette pas dans le même panier toutes les entreprises actives sur le
marché intérieur: certaines souffrent déjà de la crise et leur
situation pourrait empirer si elles dépendent des firmes
exportatrices.

La construction en premier plan

Mais pour l'heure, plusieurs branches ont des performances au
moins satisfaisantes, note l'USS: transports, commerce,
communications, construction, administration, éducation, santé,
alimentation, industrie pharmaceutique et certains secteurs
financiers.



Dans le détail, Unia demande une hausse de 120 francs dans la
construction, le second oeuvre et les arts et métiers. Dans
l'industrie, il vise 100 francs ou plus pour les groupes
florissants, 80 à 100 francs pour ceux dont les affaires déclinent
mais qui disposent de réserves confortables.



Le secteur tertiaire résiste encore bien dans l'ensemble, à
l'image de Coop et Migros. Une hausse de 100 francs serait un
signal positif. Côté télécoms, Sunrise et Swisscom ont dégagé des
bénéfices semestriels, ce qui encourage le Syndicat de la
communication à exiger une hausse des salaires réels de 2% - de
même pour la Poste.



ats/ant

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Des solutions pour réduire les charges

Dernièrement, des entreprises ont introduit des baisses de salaires pour réduire les charges. «C'est non seulement un poison pour la conjoncture, mais aussi une gifle pour les salariés», a commenté Daniel Lampart.

L'économiste juge que la tactique est de toute façon mauvaise. Avec des frais de personnel représentant un cinquième des coûts totaux d'une entreprise, une baisse salariale de 10% fait diminuer ces coûts de seulement 2%, dit-il. Or, un effet de même ampleur peut être obtenu via d'autres facteurs.

D'une part, un franc pas trop fort par rapport aux autres devises permet aux produits suisses de coûter moins cher à l'étranger. La Banque nationale suisse (BNS) doit donc poursuivre sa politique monétaire visant à empêcher le franc de s'apprécier.

D'autre part, le tarif de l'électricité a grimpé pour beaucoup de grandes entreprises depuis l'ouverture du marché, déplore l'USS. Si le gouvernement et le parlement revenaient en arrière, les prix retrouveraient leur niveau antérieur, entraînant une baisse des coûts totaux de l'entreprise de 1 à 2%, selon Daniel Lampart.