Au moment où les sondages révèlent que les Américains doutent de
la politique économique du président après six mois à la Maison
Blanche, Barack Obama a rebondi sur les chiffres du chômage publiés
dans la matinée: les suppressions d'emplois ont fortement ralenti
(247'000 en juillet, après 443'000 en juin) et le taux de chômage a
baissé (9,4%, après 9,5%) alors que les analystes prévoyaient une
hausse.
Le pire derrière nous"
"Ce matin, nous avons reçu de nouveaux signes montrant que le
pire pourrait être derrière nous", a déclaré le président au cours
d'une brève allocution dans les jardins de la Maison Blanche. "Nous
perdons des emplois à un rythme deux fois moindre que quand j'ai
pris mes fonctions. Nous avons évité le pire au système financier",
a-t-il énuméré.
"Nous avons non seulement sauvé notre économie de la catastrophe,
mais aussi posé les nouvelles bases de la croissance", a insisté
Obama, qui a fait approuver par le Congrès un énorme plan de
relance de 787 milliards de dollars moins d'un mois après son
arrivée à la Maison Blanche.
Ce plan a ajouté deux à trois points de croissance supplémentaires
à l'activité au deuxième trimestre, a assuré jeudi la conseillère
économique de la Maison Blanche, Christina Romer. La semaine
dernière, les chiffres de la croissance avaient déjà mis du baume
au coeur de l'administration avec une contraction de 1% seulement
de l'activité au deuxième trimestre, soit beaucoup moins qu'au
trimestre précédent (-6,4%).
Des temps encore durs
Barack Obama a cependant averti que les temps seraient durs
avant que la prospérité ne revienne tout à fait. "Nous avons encore
beaucoup de chemin à parcourir. A mon sens, nous ne pourrons parler
de reprise tant que l'économie détruira des emplois et nous ne
réduirons pas nos efforts avant que chaque Américain qui cherche un
emploi puisse en trouver un", a-t-il promis.
Son porte-parole, Robert Gibbs, a averti que le taux de chômage
risquait encore de franchir la barre des 10% d'ici à la fin de
l'année. "Personne ne perd de vue qu'un quart de million de
personnes ont perdu leur emploi le mois dernier", a-t-il dit.
L'embellie sur le front de l'économie tombe à pic pour un
président en proie à une forte résistance parlementaire à son
projet de réforme de l'assurance maladie qui divise son propre
parti démocrate. Une aggravation de la conjoncture aurait pu
redoubler la vindicte de ses opposants républicains.
Jeudi, Barack Obama s'en est pris à ses détracteurs lors d'une
réunion publique près de Washington où il a retrouvé des accents de
campagne électorale. "Cela faisait des années que cette crise était
en gestation. Elle n'a pas commencé le mois dernier. La crise
bancaire n'a pas débuté sous mon mandat. Que la vérité soit dite",
a-t-il lancé. "Que ceux qui nous ont mis dans ce pétrin (...) nous
laissent recoller les morceaux".
Popularité en baisse
La popularité du président s'est nettement détériorée ces
dernières semaines, à en croire un sondage de l'Université
Quinnipiac publié jeudi selon lequel seuls 50% des sondés
approuvent son action, contre 42% qui la désapprouvent. Sa
politique économique fait face à une majorité de mécontents: 49%
contre 45%, tandis que la réforme du système de santé est rejetée
par 52% des sondés contre 39%.
afp/cht
L'économie allemande redémarre aussi
Des exportations redémarrent et les carnets de commandes industrielles se remplissent: le moteur économique allemand s'est remis en marche cet été, mais les spectres d'une pénurie du crédit et du chômage de masse planent sur la reprise.
Vendredi, l'Office fédéral allemand des statistiques a annoncé que la première économie européenne avait vu ses exportations augmenter de 7% entre mai et juin, la plus forte hausse mensuelle depuis trois ans. Ces chiffres de bon augure pour un pays qui reste premier exportateur mondial, bien que talonné par la Chine, arrivent au lendemain de l'annonce de commandes industrielles en hausse de plus de 4% en juin, une progression qui a dépassé toutes les prévisions.
Le pays semble donc tourner lentement la page de la récession, grâce à sa structure très dépendante des exportations, qui la rend très vulnérable en temps de crise mais lui permet de profiter plus que d'autres du moindre sursaut du commerce international.
Plusieurs menaces pèsent pourtant sur la reprise allemande. Un analyste d'UBS se demande si elle pourra survivre à l'épuisement des programmes de relances et notamment des dispositifs d'incitation à l'achat d'automobiles, un produit phare du "made in Germany".
Autre grosse menace: est celle du chômage de masse. L'institut de recherche DIW prévoit une augmentation d'un million du nombre de sans-emploi l'an prochain. Pour l'instant, le gouvernement allemand, pourtant entré en pleine campagne électorale pour les législatives de septembre, se garde donc de trop fanfaronner.
Wall Street au plus haut depuis novembre
La Bourse de New York a fini vendredi à son plus haut niveau depuis début novembre, agréablement surprise par les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. Le Dow Jones a gagné 1,23% et le Nasdaq 1,37%.
Le Dow Jones Industrial Average a progressé de 113,81 points à 9.370,07 points, son plus haut niveau de clôture depuis le 4 novembre, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 27,09 points à 2.000,25 points, selon les chiffres définitifs de clôture.