La Suisse était à l'époque le premier pays européen à signer un tel accord avec ce partenaire privilégié en Asie. Mais elle s'est fait rattraper, voire dépasser, il y a quelques mois par l'Union européenne. "Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre l'UE et le Japon en février 2019, les entreprises suisses sont désavantagées", estime ainsi Martin Herb, président de la Chambre commerciale, qui fait partie du voyage.
Présidente du groupe parlementaire Suisse-Japon, la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL) relève que l'avantage concurrentiel helvétique a désormais disparu. Elle demande depuis fin 2017 que le Conseil fédéral renouvelle l'accord, de manière à assurer aux entreprises helvétiques au minimum un accès au marché japonais qui équivaudrait aux conditions faites aux entreprises venant de l'UE.
Nécessiter de moderniser l'accord
Interrogé lundi soir dans l'émission Forum, le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) explique vouloir "moderniser" ce document qu'il juge cependant "bon" et "toujours d'actualité."
"Il couvre de très nombreux aspects (...) Mais il y a dix ans, certaines technologies n'existaient pas encore, certains développements économiques non plus. Et on voit que dans certains secteurs, nous sommes moins bien couverts qu'auparavant", explique-t-il.
Le conseiller fédéral vaudois reconnaît que les entreprises suisses peuvent être désormais désavantagées par rapport aux entreprises européennes. "Mais ce n'est pas que nos négociateurs ont mal négocié il y a dix ans", précise-t-il. "Il y a eu des évolutions foudroyantes dans certains secteurs et maintenant il convient d'analyser les points essentiels qu'il s'agit d'améliorer. C'est l'objectif principal de mon déplacement au Japon."
Identifier les points à renégocier
Il ne s'agit pas nécessairement de "copier" l'accord de libre-échange entre le Japon et l'UE. "D'entente avec nos partenaires japonais, nous allons analyser des deux côtés où il est possible d'améliorer cet accord", souligne-t-il. "C'est ce que mes rencontres aux ministères de l'Economie, de l'Agriculture, de l'Education ou de la Recherche par exemple ont montré (...) Il y a une ouverture, mais maintenant il faut travailler des deux côtés pour identifier précisément les points qui doivent être renégociés."
Propos recueillis par Elisabeth Logean
Adaptation web: oang avec ats
Potentiel à développer avec le Vietnam
Berne veut aussi développer ses échanges avec le Vietnam, où se rendra ensuite Guy Parmelin.
En 2018, le volume commercial annuel avec la Suisse s’est élevé à environ 2 milliards de francs, ce qui représente une hausse de quelque 5%. Le Vietnam est ainsi le 4e partenaire commercial de la Suisse parmi les pays d’Asie du Sud-Est.
Interrogé dans Forum sur la question des droits de l'homme dans ses futures discussions, le ministre de l'Economie rappelle sobrement que "l'on parle toujours de tout." Le Vietnam a aussi signé un accord de libre-échange avec l'Union européenne, rappelle-t-il, "donc il respecte aussi certains standards internationaux."
"Nous allons voir ce qu'il est possible de faire, analyser la situation aussi sur place", assure-t-il. "Je vais aussi visiter un programme que nous développons et qui s'intitule "Better work", soutenu par l'Organisation internationale du travail et par la Suisse, ce qui montre qu'on se préoccupe des conditions de travail par exemple."