Les 737 MAX sont cloués au sol depuis quatre mois suite à deux accidents qui ont fait 346 morts. Entre janvier et juin, seuls 234 avions de ligne ont été livrés. en recul de près de 37% depuis l'année dernière.
Le recul est particulièrement important , surtout parce que les 737 MAX représentent deux tiers du carnet de commande de Boeing. L'interdiction de vol de ces appareils ne leur fait pas la meilleure des publicités. Et on ne sait toujours pas s'ils obtiendront de nouveau l'autorisation de décoller.Ce qui ne devrait en tout cas pas arriver avant décembre, selon des analystes.
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Une situation qui ne peut pas durer
Face à ce marasme, Boeing continue toutefois de produire ces appareils, en espérant que tout rentre dans l'ordre rapidement. L'avionneur n'a pas tellement le choix, mais c'est un risque.
"Un constructeur d'avion a plusieurs centaines de sous-traitants qui fabriquent des sous-ensembles, des pièces détachées. S'il arrête toute cette chaîne de production, il lui faudra trois ans pour la remettre en route. Boeing a donc intérêt à produire", explique Michel Polacco, spécialiste en aéronautique. Et d'estimer que le constructeur doit avoir déjà trois cents avions stockés sur divers aérodromes.
"Ce sont des sommes de trésorerie que Boeing est obligé d'avancer. Il faut payer les sous-traitants et les clients ne paient évidemment pas la fin des avions tant qu'ils ne sont pas livrés et en état de vol", indique le spécialiste. "Pour Boeing, cette situation est absolument intenable et ne peut pas durer longtemps."
Conséquence: Airbus, son rival européen, pourrait devenir pour la première fois le plus grand constructeur aéronautique mondial, en termes de livraisons.
Cléa Favre/ebz