Plusieurs grands argentiers européens, dont le chef de file des
ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, et le
ministre suédois des Finances Anders Borg, dont le pays préside
l'UE, ont souligné la nécessité d'une position européenne forte sur
ce dossier.
"La question clé (...) est de mettre fin au retour de la culture
des bonus", a déclaré Anders Borg, en arrivant à Bruxelles à une
réunion avec ses collègues pour définir une position commune au
G20.
"Les banquiers se comportent comme si nous étions en 1999, alors
que nous sommes en fait en 2009", a-t-il ajouté, estimant qu'"il
faut mettre fin à la culture des bonus, et il faut y mettre fin à
Pittsburgh" aux Etats-Unis où se retrouveront les pays du G20 les
24 et 25 septembre pour mieux encadrer les marchés financiers.
L'argent du contribuable
"J'appuie tout à fait les propositions qui sont faites par la
France" en vue du G20, a déclaré Jean-Claude Juncker.
Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé la semaine
dernière son intention de prôner au G20 une limitation des bonus
bancaires au niveau international, suite à l'annonce en France de
mesures acceptées par les banques pour limiter les primes versées à
leurs traders (lire ci-contre).
De nombreux patrons de banques estiment en effet qu'une telle
mesure de plafonnement limitée au seul niveau national serait
inefficace si elle n'était pas suivie dans les principaux
pays.
Après la crise qui a ébranlé la planète financière l'an dernier
suite à un excès d'opérations hautement spéculatives sur les
marchés, les banques ont repris leurs habitudes et recommencent à
verser de généreuses primes à leurs meilleurs traders. Une tendance
qui suscite l'incompréhension dans l'opinion publique dans la
mesure où nombre de ces établissements ont été sauvés ou aidés par
l'argent du contribuable.
La ministre française des Finances Christine Lagarde a dit vouloir
"essayer" de rallier ses partenaires européens à la proposition
française. La proposition de Nicolas Sarkozy a déjà été soutenue
par l'Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas.
Réserves britanniques
La Grande-Bretagne, qui abrite la City, principale place
financière européenne, est plus réservée sur l'idée d'une
limitation internationale des bonus. Mais Paris peut cependant
compter sur l'appui de Bruxelles.
Le commissaire chargé des questions économiques, Joaquin Almunia,
a jugé mercredi "globalement appropriées" les mesures de limitation
de bonus telles que celles que vient d'annoncer la France, et
invité les autres pays à faire de même.
afp/ant
Bonus-malus en France
Les banques françaises ont accepté la mise en place d'un système de bonus-malus, avec versement différé d'une partie du bonus.
En vertu de ce nouveau système, si les performances ne sont pas au rendez-vous dans la durée, la partie différée du bonus ne serait pas versée.