La hausse du produit intérieur brut (PIB) vietnamien attendue pour cette année se monte à 6,5%, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors qu'elle devrait se chiffrer à 6,2% en Chine.
De fait, la croissance économique des deux pays - avant tout agricole et manufacturière - se ressemble, avec pour conséquence un développement progressif de la classe moyenne. Mais la Chine réinvente aujourd'hui son modèle économique, alors que le Vietnam est au début de ce même cycle.
Comme la Chine il y a vingt ans
Pour Jean-Luc Buchalet, président de la société de conseil Pythagore Consult et auteur de l'ouvrage, "Le capitalisme et les 7 péchés capitaux" (Plon), la comparaison des PIB de chacun des pays en dit long sur le potentiel de croissance du Vietnam. "On est à 9600 dollars par habitant en Chine et à 2400 pour le Vietnam", relève-t-il dans le 12h30. "Donc le Vietnam est un peu dans la situation de la Chine d'il y a vingt ans."
Et comme la Chine à l'époque, le Vietnam est aujourd'hui confronté à un système bancaire lesté de mauvaises créances, souligne le FMI. Ce dernier invite aussi les autorités vietnamiennes à profiter de l'essor économique national pour mieux lutter contre la corruption.
Infrastructures moins puissantes
Mais la comparaison s'arrête là, d'abord parce que le réservoir de main-d'oeuvre est différent entre une Chine qui compte près d'un virgule quatre milliards d'habitants et le Vietnam qui en compte à peine 100 millions.
"Les infrastructures ne sont pas de la même puissance", constate Jean-Luc Buchalet. "La Chine a commencé à se développer au niveau des infrastructures, ce qui a fait sa grande croissance, alors que c'est plus tardif au niveau du Vietnam."
Autre différence: la Chine a les moyens de développer des centres manufacturiers (clusters) concentrés sur un type de production, ce que le Vietnam n'aura guère les moyens de faire.
Katja Schaer/oang