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Licenciements et entrée en Bourse ratée questionnent le modèle Uber

La loi sur les taxis veut garantir une concurrence loyale entre les acteurs du transport en voiture avec chauffeur [AP Photo/Seth Wenig]
Uber perd de plus en plus en popularité / La Matinale / 1 min. / le 31 juillet 2019
Uber a annoncé lundi la suppression de 400 emplois dans son département marketing, soit un tiers du personnel de ce service. Cette cure d'austérité intervient dans un climat de doutes croissants quant à la viabilité de son modèle économique.

Depuis sa création en 2009, la plateforme américaine de transport n'a jamais dégagé de profit. Au premier trimestre encore, le groupe a accusé une perte nette d'un milliard de dollars. Son introduction en Bourse en mai dernier est considérée comme ratée: entrée à Wall Street au prix de 45 dollars le titre, l'action Uber a terminé la séance lundi à 43,88 dollars.

L'entreprise, qui investit aussi dans les vélos électriques et les livraisons de repas à domicile, doit présenter ses résultats du deuxième trimestre la semaine prochaine, mais les marchés sont plutôt pessimistes au vu des dépenses marketing et des promotions effectuées par Uber, comme par son rival Lyft, pour attirer les consommateurs aux Etats-Unis.

Espoir de la voiture autonome

Revendiquant 91 millions d'utilisateurs actifs par mois, le spécialiste des véhicules avec chauffeur (VTC) assure que les coupes dans son service marketing permettront de présenter une vision "forte et unifiée". Son modèle économique suscite cependant de plus en plus de doutes.

"Uber bénéficie d'une forte valorisation boursière alors même qu'elle enregistre des pertes chaque année", explique Gilbert Cette, professeur d'économie à l'Université Aix-Marseille. "Cela ne peut s'expliquer que par l'idée qu'ont beaucoup d'actionnaires: des gains arriveront sur le long terme". Cet espoir est fortement lié à l'arrivée du véhicule autonome, qui permettra une réduction drastique des coûts puisqu'Uber n'aura plus besoin de chauffeurs. Mais l'entreprise survivra-t-elle jusque-là?

"L'arrivée de la voiture autonome est certaine mais son horizon est très incertain", continue l'expert. "Elle peut être tardive ou très rapide. Il suffirait que ça marche dans deux ou trois villes pendant deux ans pour que ça se généralise comme une traînée de poudre. Cette incertitude et cette situation de prise de risques peuvent faire peur aux actionnaires."

Cléa Favre/ani avec ats

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