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Richemont perd de sa superbe au premier semestre

Le groupe de luxe Richemont a logiquement souffert du ralentissement économique.
Le groupe de luxe a vu son bénéfice opérationnel fondre de 39%.
Richemont a présenté vendredi des résultats en net recul pour le premier semestre de son exercice 2009/2010. Bijoux, montres et instruments d'écriture: tous les secteurs du groupe de luxe genevois ont fait pâle figure sur la période avril-septembre.

Le résultat opérationnel a diminué de 39% comparé à la même
période de l'an passé, à 390 millions d'euros (588,89 millions de
francs). Sans compter la branche du tabac, abandonnée depuis, le
résultat net des activités poursuivies a baissé de 36% à 345
millions. Les ventes ont chuté sur les marchés européen, américain
et japonais, phénomène non compensé par le dynamisme observé en
Asie. Le chiffre d'affaires s'est replié de 15% à 2,38 milliards
d'euros (3,59 milliards de francs).

Johann Rupert aux commandes

Pour maintenir le groupe d'aplomb à travers la tempête
conjoncturelle, c'est son président Johann Rupert qui prendra la
tête de la direction générale dès avril prochain. Il remplacera
Norbert Platt, qui se retire d'ici fin 2009 pour raisons de santé
comme annoncé au printemps dernier. Johann Rupert, dont la famille
contrôle la moitié des droits de vote au sein de Richemont, avait
déjà occupé le poste de patron par le passé.



L'entreprise se montre prudente dans ses prévisions pour les
prochains mois. Les fêtes de fin d'années constituent une période
clé pour elle. Or, les précédentes ventes de Noël avaient été
décevantes. "Nous sommes prudemment optimistes et espérons que cela
sera meilleur que l'an passé. Mais nous ne pouvons rien faire
d'autre que d'attendre et voir comment cela se passera", a dit
Johann Rupert en conférence téléphonique.



Pour l'instant, le chiffre d'affaires recule encore mais à un
rythme moindre: les ventes ont baissé de 10% en octobre par rapport
au même mois de 2008. "Nous sommes préparés à un long processus de
reprise", commente Johann Rupert.

Déstockage

Au premier semestre, les détaillants ont pioché dans leurs
stocks pour éviter de faire de nouvelles commandes chez Richemont.
Le groupe a donc subi un recul plus marqué des ventes via des
magasins tiers que de celles réalisées dans ses propres boutiques.
La division des bijoux a inscrit un chiffre d'affaires de 1,22
milliard d'euros (-14%).



La marque Cartier a particulièrement souffert de la tendance au
déstockage, tandis que Van Cleef & Arpels souffrait de la
faible demande aux Etats-Unis. Du côté des montres, les ventes ont
atteint 655 millions d'euros (-17%). Vacheron Constantin a le mieux
résisté, alors que Baume & Mercier était très exposée au
déstockage. Les instruments d'écriture ont contribué au chiffre
d'affaires à hauteur de 238 millions (-16%). A la timidité des
détaillants s'est ajouté l'impact de quelques fermetures de points
de vente. Enfin, les articles de mode et accessoires (Alfred
Duhill, Chloé) ont reculé de 12% à 264 millions.



ats/hof

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Le titre gagne du terrain à la Bourse suisse

Richemont (+5,6% à 31,98 francs) a surpris positivement avec ses chiffres pour le premier semestre. Les analystes soulignent en particulier l'EBIT ou l'évolution des marges.

Le fait que la direction table aussi sur un Noël plus favorable que celui de l'an passé était considéré comme réjouissant.

Malgré leur repli les ventes ont à peu près répondu aux attentes, et le marché asiatique (+11% en octobre) tend à les tirer vers le haut.

De plus, les observateurs sont convaincus du bien-fondé de la nomination de Johann Rupert.

La double casquette de président et de directeur général n'est certes pas idéale du point de vue des règles de bonne gouvernance, mais elle assure une continuité.

Dans le sillage de Richemont, les titres de la branche se sont bien portés: ainsi Swatch (+2,7% à 263,50 francs).