Moins de trois semaines après l'adoption définitive par la France d'une taxe dite "Gafa" sur les grands groupes technologiques, la plateforme de commerce en ligne Amazon a décidé de la répercuter sur les tarifs appliqués à ses vendeurs dans l'Hexagone. Amazon est le premier géant du numérique américain à faire ce choix.
Sur sa page d'information à destination des entreprises françaises, Amazon détaille son nouveau barème de tarifs, qui entrera en vigueur le 1er octobre: il explique qu'il va leur appliquer à tous une hausse de 3%, correspondant au montant de la taxe sur son chiffre d'affaires prévue par la nouvelle loi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cela entraîne un renchérissement de sa commission allant de quelques dixièmes de points de pourcentage à près de 1,5 point, en fonction des produits proposés par les vendeurs. La commission prélevée par Amazon dépend en effet du type de produit vendu.
La taxe française, définitivement adoptée le 11 juillet, crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur le bénéfice, souvent déclaré dans des pays à très faible fiscalité comme l'Irlande, mais sur le chiffre d'affaires qu'elles réalisent dans l'Hexagone.
Pas d'autre choix, selon Amazon
Dans un courriel transmis à l'AFP, Amazon a justifié sa décision en assurant n'être "pas en mesure" d'absorber ce nouvel impôt.
"Etant donné que nous opérons dans le secteur très concurrentiel et à faible marge du commerce de détail et que nous investissons massivement dans la création d'outils et de services destinés à nos clients et à nos vendeurs partenaires, nous n'avons pas d'autre choix que de répercuter" cette taxe, a argumenté le groupe.
Selon le géant américain, cette situation pourrait par ailleurs "mettre les petites entreprises françaises en position de désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues d'autres pays".
AFP/nnad