A 11h30, la monnaie suisse s'échangeait à 1,0868 franc pour un euro, contre 1,0950 vendredi à la même heure.
Depuis le début de l'année, le franc n'a cessé de se raffermir face à la monnaie unique européenne, la devise de son principal partenaire économique. Après s'être relâchée à 1,1477 franc pour un euro mi-avril, la paire de devises était passée sous la barre des 1,10 fin juillet.
Le mouvement est similaire par rapport au dollar avec un cours à 0,9755 USD/CHF, contre 0,9866 vendredi après-midi.
Tensions internationales et ralentissement
Cette tendance s'explique par l'accroissement des tensions autour du commerce international, "la récente dévaluation du yuan menaçant d'envenimer les fortes tensions entre les Etats-Unis et la Chine", a estimé Ricardo Evangelista, analyste chez Activtrades.
La devise chinoise dévissait en effet lundi face au billet vert, franchissant le seuil symbolique de 7 yuans pour un dollar, au plus bas depuis neuf ans, en plein regain de tensions sur le front de la guerre commerciale avec Washington.
Le président américain Donald Trump a fréquemment accusé Pékin de dévaluer artificiellement sa monnaie afin de soutenir ses exportations, alors que les deux pays sont engagés depuis plus d'un an dans un bras de fer commercial qui s'est traduit par l'imposition réciproque de droits de douane punitifs sur plus de 360 milliards de dollars d'échanges annuels.
"Un impact négatif"
"Un tel scénario aurait un impact négatif sur la croissance de l'économie mondiale et pourrait potentiellement se traduire par une récession", a ajouté Ricardo Evangelista. Dans ce contexte, les investisseurs recherchent des valeurs refuges comme le franc, a-t-il précisé.
D'autres éléments pourraient également expliquer le raffermissement du franc. Selon Arnaud Masset, analyste chez Swissquote, "cela fait maintenant plusieurs mois que la situation entre les Etats-Unis et la Chine, et l'Iran, s'est détériorée sans pour autant avoir provoqué une ruée sur le franc suisse".
"L'envolée du franc suisse est d'avantage liée au revirement de politique monétaire de la Fed et, surtout, de la BCE", a estimé Arnaud Masset.
ats/jfe