«Il y a un accord entre les chefs d'Etat et de gouvernement de
l'UE sur la question des bonus en vue du G20», ont déclaré des
diplomates présents au Conseil européen. Les pays du G20 se
réunissent en sommet à Pittsburgh aux Etats-Unis la semaine
prochaine.
«L'idée d'un système de bonus-malus est reprise dans cette
position commune ainsi que la détermination européenne à ouvrir un
dialogue sur les méthodes de plafonnement», a-t-on ajouté.
Le texte final sur lequel les chefs d'Etat et de gouvernement sont
tombés d'accord prévoit la possibilité d'une «annulation» des bonus
en cas d'»évolution négative» des banques ayant versé l'argent,
selon un diplomate européen.
Réticences américaines
Le président français Nicolas Sarkozy, qui milite pour un
plafonnement des bonus, a estimé que «la notion de malus» avait été
«clairement introduite» pour ces primes par les dirigeants de l'UE,
au cours d'une conférence de presse à l'issue de la réunion à
Bruxelles. «Ce soir, la bulle des bonus a éclaté», a dit pour sa
part le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays
préside actuellement l'UE.
Les Américains rechignent eux à l'idée d'un plafonnement des
bonus. Les Britanniques ont exprimé des réserves. «Nous savons bien
sûr que les Etats-Unis sont très souvent contre cette idée», a
reconnu Fredrik Reinfeldt. Le président américain Barack Obama a
clairement signifié cette semaine qu'il était opposé à de telles
limitations individuelles des bonus, contraires à ses yeux à la
culture de libre entreprise des Etats-Unis.
ats/afp/cab
Le climat pas oublié
L'UE s'est par ailleurs décidée sur un engagement financier de cinq à sept milliards d'euros à destination des pays pauvres dans le cadre de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre, ont indiqué des diplomates.
Les dirigeants européens ont aussi fait leurs les estimations de la Commission européenne d'un besoin global de 100 milliards d'euros par an à l'horizon 2020 pour lutter contre le changement climatique, ont précisé ces diplomates.
Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays préside l'UE, a lancé un appel implicite aux Etats-Unis à prendre des engagements plus ambitieux.
Il a estimé que les négociations sur la protection du climat avançaient trop lentement. «Il est temps que les dirigeants du monde se réveillent. Nous avons vraiment besoin que les dirigeants commencent à agir», a-t-il dit.
Les Européens ont prévu de réduire leurs émissions de 20% au moins d'ici 2020 par rapport à 1990, et de 30% si les autres grands pays signent un accord international ambitieux lors du sommet sur le climat de Copenhague en fin d'année.