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La propriété à durée limitée, solution intermédiaire pour s'offrir un logement

La propriété limitée est testée depuis près de quinze ans dans cet immeuble de Berne. [Capture d'écran pagameno.ch - DR]
La propriété à durée limitée, une solution immobilière étudiée par la Confédération / La Matinale / 1 min. / le 8 août 2019
S’acheter un logement est un rêve inaccessible pour la majorité des Suisses. Mais la Confédération finance l’étude d’une solution intermédiaire: la propriété à durée limitée. Un prototype est déjà testé dans le quartier de Holligen, à Berne.

C'est un immeuble d'une quinzaine d'étages qui paraît plutôt banal, dans un quartier de l'ouest de Berne. Et pourtant, il est unique en Suisse: ses appartements ont été vendus pour une durée limitée de 30 ans.

Les acheteurs sont des familles avec des enfants en bas âge, des retraités... des ménages variés, aux revenus modestes. Ils ont acheté leur appartement au tiers du prix - 120'000 francs au lieu de 360'000 par exemple - ils n'ont donc pas eu besoin de fonds propres astronomiques.

Après 30 ans de vie, en revanche, le logement ne leur appartiendra plus. Il reviendra à l'investisseur initial, qui a acheté l'immeuble. Les familles, elles, pourront récupérer une partie de leurs billes: la moitié de la somme environ.   

Moins cher, plus sécurisé

L'avantage par rapport à une simple location, c'est d'abord le prix: les propriétaires temporaires paient 10 à 15% de moins que des locataires. Ensuite, ils ont plus de sécurité. Ils ne risquent pas de se faire résilier leur bail abruptement. Enfin, ils ont plus de liberté.

"Vous pouvez enlever des murs. Transformer deux pièces en une seule, il n'y a pas de problème. Vous pouvez tout faire, comme un propriétaire d'une PPE", explique l'initiateur du projet, Mischa Folger. Et puis 30 ans, c'est l'équivalent d'un cycle de vie. "Quand les enfants ont grandi et quitté la maison, les parents n'ont plus besoin du même logement", ajoute-t-il.

Fort intérêt pour le modèle

La haute école de Lucerne a mené un sondage auprès d’un millier de résidents suisses: 78% des locataires se disent intéressés par ce modèle. D'ailleurs, l'expérience menée à Berne depuis 15 ans pourrait bientôt être imitée, avec l’appui de la Confédération.

L'agence Innosuisse finance une étude pour convaincre les banques et les investisseurs. Une sorte de kit pour aider les entreprises à dupliquer le modèle devrait être publié cet automne. Et plusieurs investisseurs, comme Bonainvest à Soleure, ont déjà manifesté leur intérêt.

Sandrine Hochstrasser/jvia

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