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Le SECO revoit ses prévisions à la hausse

La balance commerciale des biens et services ainsi que les investissements dans le secteur de la construction ont constitué les ressorts de la dynamique entre janvier et mars.
Le PIB suisse devrait reculer moins que ce qui était prévu en juin.
L'économie suisse se rétablit plus rapidement que prévu. Le Secrétariat d'Etat à l'économie mise désormais sur une contraction du PIB de 1,7% en 2009, contre une estimation de 2,7% en juin. Il prévoit toutefois une reprise "laborieuse" en 2010, avec un taux de chômage annuel de 5,2%.

Si la contraction du produit intérieur brut (PIB) de 1,7% en
2009 se réalise, elle restera malgré tout la plus accentuée depuis
1975, relève le SECO dans les prévisions
trimestrielles du Groupe d'experts de la Confédération publiées
mardi.

Recul modeste

En comparaison internationale, le recul de 1,7% prédit par le
Groupe d'experts reste toutefois "modeste", selon le SECO. A titre
de comparaison, les estimations pour les Etats-Unis sont de -2,6%
et pour la zone euro de -3,7% (prévisions OCDE/Eurostat).



En Suisse, la consommation privée soutenue et les investissements
dans la construction ont jusqu'ici compensé partiellement la forte
baisse de l'industrie d'exportation et du secteur financier. Comme
lors du ralentissement du taux de croissance du PIB entre 2001 et
2003, la chute de la valeur ajoutée de ce dernier a eu l'influence
la plus négative.

Pas de détente pour le chômage

Même dans le cas de figure d'une croissance positive du PIB, il
ne faut pas s'attendre à une détente notable sur le marché du
travail, qui réagit avec plusieurs trimestres de retard à
l'évolution de la conjoncture, avertit le Groupe d'experts.



L'emploi devrait par conséquent encore reculer et ne connaître
qu'une légère reprise vers la fin de 2010. Le taux de chômage
devrait ainsi encore augmenter, et passer de 3,8% en moyenne
annuelle pour 2009 (prévision inchangée par rapport à juin) à 5,2%
l'année prochaine (5,5% prévus en juin).

Incertitudes pour 2010

Pour 2010, le Groupe d'experts de la Confédération souligne que
de nombreuses incertitudes pèsent encore sur l'intensité d'une
reprise conjoncturelle. Il part de l'hypothèse qu'elle reperdra,
passagèrement du moins, de son intensité, notamment en raison du
fléchissement des impulsions budgétaires qui ont soutenu tant que
faire se pouvait l'économie cette année.



Sur cette base, il estime désormais la croissance du produit PIB
en 2010 à 0,4%, alors qu'il envisageait il y a trois mois encore
une contraction de -0,4%. Mais il est aussi "possible" que la
dynamique observée depuis quelques mois dure plus longtemps, avec à
la clé une croissance du PIB plus soutenue que dans le scénario
retenu.



ats/mej

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Comme d'autres prévisions

Cette révision à la hausse des prévisions conjoncturelles rejoint celle de la Banque nationale suisse (BNS), qui a annoncé jeudi dernier qu'elle tablait désormais sur une contraction du PIB comprise entre 1,5 et 2% cette année, contre 2,5 à 3% trois mois plus tôt.

Les autres prévisions récentes vont dans le même sens.

Les experts de la banque d'investissement de l'UBS chiffrent le recul du PIB pour cette année à -1,4%, ceux du BAK Basel Economics à -1,9%, alors que ceux du BEC Consensus Forecast, moins optimistes, le situent à -2,2%.

Recul de la consommation

Quant à la dynamique de consommation, jusqu'ici "remarquablement robuste", elle va probablement pâtir de la détérioration de la situation sur le marché du travail et de "l'ampleur probablement réduite des adaptations de salaires en termes réels".

La phase de recul de l'indice des prix à la consommation devrait pour sa part se terminer ces prochains mois, principalement à cause de la disparition progressive de l'effet de baisse des prix du pétrole.

Pour 2010 le Groupe d'experts table sur un renchérissement de 0,9%, après une contraction de 0,4% cette année. Il prévoit que la consommation privée, composante essentielle du PIB dont elle représente pratiquement les deux tiers, n'augmentera que de 0,3% l'an prochain, contre encore 0,8% cette année.

Le risque d'inflation reste pour sa part faible compte tenu de la reprise -même timide- de la croissance, du degré élevé de sousutilisation des capacités de production et du chômage élevé, estime le Groupe d'experts.