"Tous les services sont concernés par ces mesures", a précisé le
rédacteur en chef du journal, Jean-Jacques Roth, dans l'émission
Forum, sur la Radio Suisse Romande. Interrogé par l'ATS, il a
précisé que la moitié des dix équivalents plein-temps seront biffés
grâce à des réductions volontaires du temps de travail. Ce plan de
restructuration est devenu inévitable en raison de la baisse des
recettes publicitaires.
Mesures effectives au 1er octobre
"Un guichet a été ouvert il y a une dizaine de jours" afin de
donner la possibilité aux collaborateurs de renoncer d'eux-mêmes à
une partie de leurs heures, a poursuivi Jean-Jacques Roth. De
nombreuses personnes ont répondu à l'appel, que ce soit par
solidarité ou "parce que ça les arrangeait". Le nombre de
réductions forcées du temps de travail a ainsi pu être divisé par
deux.
Ces mesures de crise seront effectives dès le 1er octobre. Quant
aux licenciements, ils devraient être achevés à la fin de l'année
2009.
Plan social
Un plan social a été négocié entre le personnel et la direction,
a poursuivi le rédacteur en chef. Des indemnités de départ en
fonction de l'ancienneté, ainsi qu'un soutien à la formation et une
aide à la recherche d'emploi sont prévus. Jean-Jacques Roth n'a pas
souhaité s'exprimer sur les économies espérées grâce aux
coupes.
Interrogé sur une éventuelle seconde vague de mesures l'année
prochaine, il a répondu que "tout est toujours à craindre", surtout
à une époque où les revenus publicitaires sont au plus bas.
Des dégâts "limités"
De l'avis de la société des rédacteurs et du personnel du Temps,
les dégâts ont pu être limités dans cette affaire, surtout grâce à
la mise en place du guichet d'annonce volontaire. Quant au plan
social, il est "satisfaisant car il a été négocié entre la
direction et les collaborateurs", a noté Etienne Dubuis, président
de la société.
Même son de cloche du côté d'Impressum: la volonté des instances
dirigeantes du Temps d'avancer main dans la main avec le personnel
est considérée comme positive. Il est en revanche regrettable qu'un
recours au chômage partiel n'ait pas été tenté, a déclaré à l'ATS
la secrétaire centrale de ce syndicat des journalistes, Dominique
Diserens.
Selon le rédacteur en chef du quotidien, le recours au chômage
partiel a bel et bien été envisagé. Contacté à ce sujet, "l'office
compétent dans le canton de Genève nous a déconseillé d'appliquer
une telle mesure. Nous n'avons pas insisté".
ats/mej
Un secteur gravement touché par la crise
Egalement frappé par la crise, le Quotidien Jurassien s'est lui aussi adressé à l'Etat. Son éditeur a ainsi annoncé vendredi dernier avoir obtenu du canton du Jura l'autorisation d'appliquer la réduction d'horaire de travail.
Pour éviter les licenciements, les 120 employés du journal de Delémont ont par ailleurs décidé de renoncer à leur 13e salaire.
Des solutions plus drastiques ont été prises suite à la fusion des gratuits Matin Bleu et 20 Minutes. Dix personnes ont été licenciées.