En légère hausse (+0,4%) au premier trimestre, le PIB allemand n'a pas continué sur cette lancée au cours du trimestre suivant. Cette inversion de la tendance s'explique par la baisse sensible des exportations, qui représentent près de la moitié du PIB en Allemagne.
Les incertitudes pèsent sur la demande
La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, le ralentissement de l'économie chinoise et la menace d'un Brexit dur ont pesé sur la demande en biens d'équipement allemands, particulièrement dans les secteurs de l'industrie automobile et la machine outils. Les commandes ont donc baissé et le moral des investisseurs est en berne; il est même au plus bas depuis huit ans.
Si la demande intérieure a jusqu'à présent soutenu la croissance allemande, le moral des ménages s'assombrit à son tour. Cette morosité ambiante laisse penser que le troisième trimestre 2019 ne sera pas meilleur et que l'Allemagne pourrait donc terminer l'année en récession. En début d'année, le gouvernement s'attendait pourtant à une croissance de 1% en 2019.
>> Plus de détails dans notre article : L'Allemagne, première économie européenne, n'a pas bonne mine
Plan de relance exigé
Avec cette menace de récession, même les économistes conservateurs remettent en question le fameux "Schwarze Null", soit le fait de tenir le budget à l'équilibre coûte que coûte. Ils demandent que Berlin relance l'activité, quitte à financer ce plan de relance avec la dette. Pour l'instant, la réponse est "nein": Angela Merkel et son ministre des finances, le social démocrate Olaf Scholz, ont répondu qu'il n'en était pas question.
Alors que le contexte économique mondial est traversé par de nombreuses incertitudes, les experts n'entrevoient pourtant pas de perspectives d'amélioration.
Blandine Milcent/vic