Aujourd’hui, le consommateur qui achète sur internet peut souvent ne donner que ses coordonnées bancaires. Mais à l’avenir, il lui faudra systématiquement accomplir une étape de plus: fournir son empreinte digitale ou un code envoyé sur son téléphone portable par exemple. C'est ce qu'on appelle "l'authentification forte" et elle devrait s'étendre d'ici un mois à presque tous les paiements électroniques au-dessus de 30 euros.
Risques de transactions annulées
Le problème est que plus de la moitié des entreprises ne sont pas prêtes. "Il y a beaucoup de retard de préparation de tous les acteurs de la chaîne", explique Juliette Beaulaton, de l'association Ecommerce Europe, jeudi dans La Matinale.
"Si du jour au lendemain - du 14 au 15 septembre - les standards entrent en application, on risque d'avoir énormément d'échecs", assure-t-elle. "Par exemple les banques vont dire qu'elles ne peuvent pas accepter un paiement puisqu'il n'a pas été authentifié de façon forte. Du coup, beaucoup de transactions vont se retrouver annulées."
On parle d’une perte possible de 57 milliards d'euros (62 milliards de francs) pour l'économie en ligne, ce qui a poussé l’Autorité bancaire européenne à faire un geste: chaque pays pourra accorder quelques mois de transition à ses entreprises.
Conséquences aussi en Suisse
En Suisse, ce règlement européen ne s'applique pas mais les entreprises finiront sans doute par s'y conformer. "Je pense que cette loi européenne va mettre un peu la pression sur les prestataires en Suisse pour qu'ils implémentent des services similaires", estime le directeur de l’Association suisse de vente à distance Patrick Gessler.
Ce dernier partage l'inquiétude des Européens: il craint lui aussi que les consommateurs se découragent et renoncent à leur achat en ligne.
Sandrine Hochstrasser/oang