L’informatique en nuage (cloud computing) peut héberger les données numériques les plus sensibles. Pour que le système fonctionne, il est donc impératif que les clients lui fassent confiance. Une fuite de données ou un piratage et c’est l’ensemble du secteur qui tremble.
C’est dans ce contexte que s’est formé jeudi à San Diego le Confidential Computing Consortium. La communauté regroupe les plus grands noms dans le domaine: Alibaba, Arm, Baidu, Google Cloud, IBM, Intel, Microsoft, Red Hat, Swisscom et Tencent.
L’objectif est de promouvoir l’informatique confidentielle (TEE, Trusted execution environnement). Il s'agit de traiter des données chiffrées dans le cloud, notamment celles concernant l'authentification des utilisateurs (empreintes digitales, reconnaissance faciale ou vocale). Ni l'opérateur ni le fabricant n'ont alors accès à ces données. Elles sont chiffrées de bout en bout. Notamment au moment de leur utilisation.
Une plus grande compatibilité
Ce consortium permet de résoudre un problème fondamental pour l'avenir. Il va définir des normes mondiales, au moment même où chaque fabricant a sa propre approche du problème. Pire, les différents systèmes se combinent mal entre eux.
Parmi les géants de la technologie mondiale, Swisscom s'est glissé dans le consortium. "En tant qu'exploitant d'environnements cloud, Swisscom a donc tout intérêt à définir des normes, des outils et des conditions-cadres d'application générale pour l'informatique confidentielle et à permettre de combiner différents systèmes sans effort", répond la communication.
Alors que la guerre économique entre Américains et Chinois fait rage autour des entreprises technologiques, cette grande alliance peut également surprendre. Elle montre l’importance d’un standard mondial pour ce marché prometteur aux enjeux financiers gigantesques.
A noter deux absents de poids. Le leader mondial Amazon Web Services et Apple ne sont pas entrés dans le consortium.
Pascal Wassmer