A fin septembre 2008, l'UBS avait connu une brève embellie,
dégageant un léger bénéfice net de 283 millions de francs,
a rappelé mardi l'établissement.
Avec la perte de près de 2 milliards de francs essuyée au cours des
trois premiers mois de l'année, l'ex-numéro un mondial de la
gestion de fortune présente des chiffres rouges à hauteur de 3,94
milliards après neuf mois, contre 11,73 milliards un an
auparavant.
Sur les trois mois sous revue, les analystes interrogés par
l'agence AWP tablaient en moyenne sur une perte nette moindre, soit
479 millions de francs. L'UBS a expliqué les chiffres rouges par
des éléments exceptionnels à hauteur de 2,15 milliards de
francs.
Ce montant comprend une perte sur crédit propre de 1,436 milliard
de francs. La charge illustre le resserrement des écarts de crédit
d'UBS consécutif à l'amélioration de la perception du marché quant
à la solvabilité de l'institut zurichois.
Des charges exceptionnelles
Autres charges exceptionnelles ayant grevé le résultat de l'UBS:
des pertes de 409 millions de francs liées la finalisation de la
cession de UBS Pactual et de 305 millions après la conversion de
l'emprunt convertible émis il y a un peu plus d'un an par la
Confédération dans le cadre du sauvetage de l'UBS.
En excluant ces charges, l'UBS a dégagé un bénéfice avant impôts
de 1,557 milliards de francs. L'embellie reflète pour l'essentiel
le redressement du segment Revenu fixe, changes et matières
premières (FICC) de la banque d'affaires, Investment Bank. Celle-ci
a représenté la seule division à parvenir à réduire ses pertes à
1,4 milliard, contre 1,8 milliard à fin juin.
A l'origine des difficultés de l'UBS en lien avec la crise
financière et l'effondrement des crédits à risques, la banque
d'affaires devrait renouer avec la rentabilité l'an prochain, a dit
John Cryan, le directeur financier en conférence téléphonique. Mais
il faudra que l'actuelle embellie des marchés, pour l'heure "très,
très instable", soit durable.
De manière générale, l'UBS a bénéficié du tassement de ses charges
d'exploitation de 10% en trois mois à 6,36 milliards de francs,
alors que les recettes sont demeurées stables à 5,766 milliards.
Sur le trimestre, l'effectif de la banque a continué de se
resserrer de 1824 postes à plein temps à quelque 69'000. Cessions
inclues, l'établissement vise les 65'000 emplois à fin 2010.
Réputation mise à mal
L'UBS doit toujours faire front à des problèmes de réputation,
même si le conflit avec les autorités fiscale et judiciaire
américaines a été résolu, a admis John Cryan. En témoignent les
sorties nettes de capitaux de 36,7 milliards de francs de juillet à
septembre, contre 39,5 milliards trois mois auparavant.
Cette nouvelle hémorragie, avec en particulier l'explosion des
retraits nets d'argent de la clientèle suisse, qui ont passé en
l'espace d'un trimestre de 0,2 à 3,9 milliards de francs, a douché
les attentes des analystes qui escomptaient des reflux limités à
16,4 milliards.
Visiblement sous le choc, les investisseurs ont sanctionné le
titre UBS. Vers 12h30 à la Bourse suisse, l'action de la banque
dégringolait de 9,11% à 15,77 francs, dans un marché en repli de
2,24%. Elle a finalement clôturé en baisse de 5,8% à 16,35
francs.
Depuis le début de l'année, l'UBS a enregistré des sorties nettes
de capitaux de 91,9 milliards de francs, contre 140,2 milliards de
francs à la même période de 2008. Et John Cryan n'entrevoit pas
pour le moment un retour rapide à des afflux d'argent frais.
Progrès continus
Quant au patron du groupe, Oswald Grübel, cité dans le
communiqué, il a estimé que "les mesures engagées par la direction
produisent leurs effets". Selon l'Allemand, qui ne pipe mot sur un
éventuel retour aux bénéfices, "l'UBS devrait continuer de
progresser ces prochains trimestres, notamment en 2010".
ats/lan
L'action chute à la Bourse suisse
Le marché n'a guère goûté la nouvelle perte essuyée par l'UBS au 3e trimestre 2009, en dépit de l'amélioration de sa situation.
A la mi-journée, le titre du numéro un bancaire helvétique plongeait de 7,45%, avant de clôturer en baisse de 5,8% à 16,35 francs.
Près de 2800 emplois supprimés
Les effectifs d'UBS ont reculé de 2783 personnes, s'établissant à 69'023 collaborateurs au 30 septembre 2009.
La banque prévoit de réduire ses effectifs à 65'000 au cours de l'année 2010.