Publié

Le Credit Suisse garde le vent en poupe

La banque a bénéficié d'un afflux de nouveaux capitaux. [KEYSTONE - MARTIN RUETSCHI]
Credit Suisse avait marqué son retour dans les chiffres noires au 2e trimestre. - [KEYSTONE - MARTIN RUETSCHI]
A l'image de Deutsche Bank ou Goldman Sachs, le Credit Suisse réalise une solide performance au 3e trimestre. Affichant un fort afflux de nouveaux capitaux, le numéro deux bancaire helvétique a dégagé un bénéfice net de 2,4 milliards de francs, largement supérieur aux attentes.

Par rapport au trimestre précédent, le bénéfice net de
l'établissement zurichois a bondi de 50% (1,57 milliard entre avril
et juin 09), a indiqué la banque jeudi . La hausse est encore plus marquée si
l'on compare avec les résultats du 3e trimestre 2008, quand le
Credit Suisse avait essuyé une perte nette de 1,26 milliard.



Après neuf mois, le résultat net se chiffre à 5,9 milliards de
francs, contre une perte nette de 2,19 milliards pour la même
période en 2008.

Attentes largement dépassées

La performance trimestrielle a largement dépassé les attentes
des analystes, ceux-ci tablant en moyenne sur un bénéfice net de
1,7 milliard, selon le consensus de l'agence d'informations
financières AWP.



"La performance du 3e trimestre montre que notre approche continue
à bien fonctionner", a relevé en conférence téléphonique Brady
Dougan, le patron du Credit Suisse. Elle fournit les bases pour
réaliser des gains durables, de qualité et moins volatiles, a
poursuivi l'Américain.

Capitaux frais

Après avoir souffert de la crise financière, quoique dans une
moindre mesure que sa grande rivale UBS, et bouclé l'année 2008 sur
une perte nette supérieure à 8 milliards de francs, le Credit
Suisse a retrouvé la confiance de la clientèle. En témoigne l'envol
de 169% en trois mois de l'afflux net de nouveaux capitaux à 16,7
milliards.



La division Private Banking, ainsi que Corporate &
Institutional Clients (prestations aux entreprises et institutions
en Suisse) ont enregistré un afflux net d'argent frais de 13,1
milliards de francs. Sur ce montant, 7,5 milliards proviennent des
affaires internationales, alors que celles en Suisse ont généré un
afflux net de fonds nouveaux de 5,6 milliards.



Le bénéfice avant impôts de Private Banking a fléchi de 7% au
regard du trimestre précédent à 867 millions de francs, mais le
chef des finances du groupe, Renato Fassbind, s'est dit confiant
que la gestion de fortune, qui "demeure un marché de croissance
très attrayant, se rétablira à moyen terme".

La banque d'affaires sourit aussi

Soutenue par l'embellie des marchés financiers, la division de
la banque d'affaires, Investment Banking, a accru son résultat
avant impôts de 5% à 1,7 milliard de francs. Quant à Asset
Management, l'activité de gestion d'actifs, elle a vu son bénéfice
avant impôts plus que quintupler à 311 millions.



Evoquant la suite de l'exercice, Brady Dougan a estimé que
l'établissement devrait maintenir son dynamisme, pour autant que
les marchés "restent constructifs". Quoiqu'il en soit, il estime
que le Credit Suisse reste bien positionné. La banque a aussi
l'intention d'effectuer de petites et moyennes acquisitions. Le
versement d'un dividende "plus normalisé" est également
prévu.



ats/bri

Publié

L'action plonge à la Bourse

Les résultats n'ont cependant guère enthousiasmé les investisseurs.

A la Bourse suisse, dans un marché en baisse, l'action Credit Suisse a perdu jeudi jusqu'à 4,6% de sa valeur.

A la clôture, elle affichait une valeur de 57,95 francs, en baisse de 3,5% par rapport à la veille.

Moins de bonus au Credit Suisse

Le Credit Suisse se met au diapason des principes annoncés lors du sommet du G20 en matière de rémunérations. Le no2 bancaire helvétique va accroître la part fixe du salaire de ses plus hauts dirigeants au détriment du variable.

Dévoilées mardi, les nouvelles règles toucheront 7000 personnes et entreront en vigueur le 1er janvier 2010. La part variable inférieure à 125'000 francs sera versée en liquide.

Au-delà, un système de calcul complexe, tenant compte des fonds propres de la banque, permettra de déterminer le montant supplémentaire accordé. La FINMA voit dans ces mesures un pas dans le bon sens.