Les matières premières, colonne vertébrale du commerce mondial

Grand Format

Keystone - Maurilio Cheli

Introduction

Le négoce des matières premières est une activité économique aussi ancienne que nébuleuse. Ces produits nourrissent notre quotidien, mais ravivent aussi les tensions géopolitiques et mettent en avant des enjeux sanitaires et environnementaux. L'émission "Tout un monde" s'est penchée sur leur origine, des gigantesques plantations de soja au Brésil au nickel extrait en Nouvelle-Calédonie en passant par la Chine, où se joue la production mondiale de porc. Le voyage se termine en Suisse, pays dans lequel le commerce des matières premières a généré un chiffre d'affaires de 25 milliards en 2017.

Chapitre 1
Une brève histoire des matières premières

Reuters - Michaela Rehle

Vecteurs de croissance, les échanges commerciaux revêtent une dimension géopolitique. Le marché des matières premières est donc par définition un monde instable, où tout est relatif, explique Philippe Chalmin, directeur du rapport Cyclope sur les marchés mondiaux de matières premières.

D'hier à aujourd'hui, "les matières premières sont pratiquement en première ligne des conflits", explique le professeur en économie politique à Paris-Dauphine. Les vives tensions actuelles entre les Etats-Unis et l'Iran autour du pétrole le démontrent. Mais elles concernent aussi le cobalt, le lithium ou les terres rares. Entre Washington et Pékin, le bras de fer s'articule plutôt autour du soja, du gaz naturel et de la viande de porc, notamment.

"La malédiction des matières premières est une constante"

A chaque époque sa matière première stratégique. "Lors de la première révolution industrielle, c'était le coton. Au sortir de l’époque médiévale, c'était le poivre, fondamental pour la conservation des aliments, et notamment des viandes", ajoute Philippe Chalmin. "Il a fait la fortune de Venise et c’est pour essayer de trouver des nouvelles routes d’approvisionnement des épices que les Portugais ont contourné l’Afrique pour arriver en Inde et que Christophe Colomb est parti à la découverte d’un passage plus direct." On connaît la suite: l’explorateur croit débarquer en Inde, mais arrive en Amérique, dont le sol est riche en or et en argent. "L'abondance de ce métal a d'ailleurs déséquilibré l'économie, au point que l'Espagne de Philippe II fait banqueroute."

Quelques siècles plus tard, "la malédiction des matières premières" vaut toujours, selon l'expert. "Tout simplement parce que la gestion de l'argent [généré] est extrêmement difficile et demande de la part des autorités politiques une certaine éthique, relativement rare. Certes, les chiffres d'affaires sont considérables, mais les marges de profit sont de l'ordre de 1 à 2%."

"Il n'y a pas un pays producteur de pétrole qui a su utiliser la rente, sauf la Norvège, qui a su mettre de l'argent de côté. Le Chili a bien géré le cuivre, mais ce sont là de rares exemples." A l'autre bout du spectre, le PIB vénézuélien, pays en pleine crise politique et pourtant riche en or noir, s'effondre.

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Philippe Chalmin est économiste, spécialiste des matières premières. [AFP - Pierre Verdy]AFP - Pierre Verdy
Tout un monde - Publié le 26 août 2019

Chapitre 2
Le blé et le soja, poids lourds de l'alimentation mondiale

Keystone - Altaf Qadri

D'autres produits sont plutôt synonymes d'équilibre des sociétés et de paix sociale. C'est le cas du blé, qui nourrit depuis près de 12'000 ans l'être humain. Avec 700 millions de tonnes par année, la céréale est dans le trio de tête des cultures mondiales aux côtés du riz et du maïs. Chaque personne sur la planète en consomme annuellement 66 kg.

Au début des années 1960, des mesures ont été prises par les pays européens pour retrouver une autosuffisance en grains, avec des conséquences inattendues. "Ces mesures ont été si bénéfiques qu'elles ont conduit à des excédents qu'il a fallu gérer par des stocks d'intervention", explique Andrée Defois, présidente du cabinet d’analyse en marchés agricoles Stratégie grains. "Ils ont disparu depuis que l’Europe a modifié ses régulations en termes de marchés des grains et depuis que la demande mondiale a beaucoup augmenté."

Prospère malgré les changements climatiques

Les échanges sont aujourd'hui réglementés par l’Organisation mondiale du commerce. Il arrive pourtant que des pays appliquent des restrictions, en cas de pénurie par exemple. "Dans le cas de certaines années où la production chute, on a vu la Russie imposer un embargo ou des taxes importantes sur ses exportations pour assurer une offre suffisante pour les besoins intérieurs", continue la spécialiste. "Là on peut parler du blé comme une arme, mais visant à défendre l’approvisionnement local."

Selon les experts, la production de blé n’est pas menacée par le changement climatique. "Les pays qui sont en train d’augmenter fortement leur production de blé [Union européenne, Chine, Russie, Etats-Unis] sont dans l’hémisphère nord", précise Andrée Defois. "Plus on monte, plus le changement climatique permet de cultiver des productions qui n’étaient pas envisageables auparavant. Le blé d’hiver a un rendement plus important que le blé de printemps."

Le soja, ambition expansionniste du Brésil

L’autre poids lourd de l’alimentation, c’est le soja. Une légumineuse polyvalente, adaptée à tous les régimes. En 2017, sa récolte globale s’élevait à 330 millions de tonnes, contre 260 millions il y a huit ans. L’an dernier, le Brésil a devancé les Etats-Unis pour devenir le premier exportateur mondial de soja. Le pays produit la moitié de la quantité consommée sur Terre. Il paie aussi le prix fort d’une agriculture intensive, on le voit en ce moment avec les feux en Amazonie.

Et ce n’est pas la seule conséquence de cette agriculture à échelle industrielle pour le Brésil. Car le pays est aussi désormais le premier consommateur mondial de pesticides. Des études ont montré un grave problème de contamination au sein des communautés et parmi les travailleurs des plantations. Des cas d'enfants nés avec des malformations congénitales et d’autres qui ont des problèmes de puberté précoce ont été enregistrés.

L’agrobusiness, qui assure qu’il n’est pas possible de produire sans pesticides à cause du climat tropical du Brésil, est devenu un acteur économique de premier plan qui a aussi des relais politiques au sein du Congrès et désormais à la présidence avec Jair Bolsonaro.

"En étant un pays tropical, c’est une décision politique de consacrer une superficie équivalente à celle de l’Allemagne seulement en soja", analyse la géographe Larissa Bombardi, professeure à l’Université de Sao Paulo. "Au Brésil les superficies de soja, de canne à sucre ou de maïs ont augmenté énormément, celles du soja ont plus que doublé ces dernières années. Mais celles du riz, du haricot, du blé et du manioc qui sont les quatre piliers de l’alimentation des Brésiliens, ont baissé. C’est donc un choix politique et économique du pays de s’insérer dans l’économie mondiale en vendant des matières premières."

Avec Jair Bolsonaro à sa tête, le Brésil prend une direction opposée à l’agro-écologie. En huit mois, il a introduit sur le marché brésilien 290 nouveaux pesticides dont plus de la moitié est hautement toxique et interdite dans leurs pays d’origine.

Le discours est différent en Suisse, où les fèves de soja poussent aussi. En 2018, le Réseau suisse pour le soja a déclaré vouloir en faire une production aussi durable que possible et contrôler que les importations proviennent de cultures sans OGM.

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Le blé nourrit l'Homme depuis près de 12'000 ans. [Keystone - Altaf Qadri]Keystone - Altaf Qadri
Tout un monde - Publié le 27 août 2019

Chapitre 3
En Chine, l'année de la peste porcine

Keystone - Dong Jinlin

De la tête à la côtelette en passant par le filet, le porc est un enjeu économique majeur pour la Chine. D’aveux de locaux, sa viande est désormais aussi incontournable que le riz. A tel point que l’indice des prix à la consommation est surnommé l’indice du porc chinois. "Cela montre bien son importance au quotidien et son poids dans les dépenses des Chinois", observe Angela Zhang, cheffe-analyste commerciale, spécialiste de la filière.

La Chine produit environ 48% du porc consommé dans le monde. Mais comme elle consomme un peu plus de 50% de la production mondiale totale, elle doit encore en importer un petit pourcentage. Cette part représente tout de même plus d’un million de tonnes, de quoi susciter les convoitises. Mais l’accès au marché chinois est compliqué, parce que le volume total des importations de porc est étroitement contrôlé. Seuls quelques pays ont été validés et seulement certains élevages de ces pays peuvent faire affaire avec la Chine. Chaque élevage doit obtenir une autorisation individuelle d’exporter. L’objectif: mieux contrôler les prix.

Elevage de masse favorisé

Et pour ce faire, les autorités favorisent la création de gigantesques élevages pour remplacer les petites exploitations familiales. Un projet contrarié cette année par une épidémie de peste porcine d’ampleur inédite, qui a contraint les éleveurs à abattre des millions de cochons. La pénurie guette et les prix s’envolent, sur fond de guerre commerciale avec Washington.

"Si l’indice des prix à la consommation augmente sans que les salaires suivent, il y a un risque d’inflation générale. C’est pour ça que nous devons contrôler le porc pour assurer la stabilité des prix", explique Angela Zhang.

La Chine prévoit d’ouvrir davantage son marché aux exportateurs étrangers, une aubaine pour les Européens et les Suisses. Cinq entreprises helvétiques dont Bell et Micarna ont récemment reçu l’autorisation d’écouler leur production dans le régime de Xi Jinping.

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En Chine, la peste porcine inquiète. [Keystone - Dong Jinlin]Keystone - Dong Jinlin
Tout un monde - Publié le 28 août 2019

Chapitre 4
Le nickel, cadeau empoisonné pour la Nouvelle-Calédonie

AFP - Nicolas-Alain Petit

Située dans le Pacifique sud, à l'autre bout du monde par rapport à Paris, la Nouvelle-Calédonie est une collectivité française (ex-"territoire d'outre-mer") qui abrite un véritable trésor: un quart des réserves mondiales de nickel. Ce minerai est indispensable à la fabrication d’acier inoxydable. On le retrouve dans de nombreux objets du quotidien: pièces de monnaies, voitures, appareils ménagers, alliages industriels...

Pour un petit territoire comme la Nouvelle-Calédonie, le nickel est LA principale ressource économique. On le surnomme l'or vert, ou le roi Nick. Il représente 95% de ses exportations, ou encore 20% des emplois dans le secteur privé. Revers de la médaille, l'économie de l'archipel est pied et poings liés au prix très volatile de cette matière première. "En l'espace de deux mois, il peut gagner presque 3000 dollars la tonne", illustre Magali Ardoino, responsable des études à l'Institut des missions d'outre-mer de Nouméa. Mais le cours peut aussi décrocher. Le poids de ce secteur dans l'économie de la Nouvelle-Calédonie varie donc beaucoup, de 5 à 20% du PIB.

"Quand les cours sont élevés, tout est facile pour le territoire, c'est un peu comme une rente. Mais dès qu'ils se retournent, c'est le cercle vicieux. On se rend compte que même des secteurs qui n'ont rien à voir avec le nickel y sont, en fait, très dépendants. Ça rend toute l'économie très vulnérable", explique Magali Ardoino.

L'âge d'or des années 2000 mis à mal par la Chine

Le début des années 2000 est marqué par un gros boom économique, avec des cours qui tutoient des sommets. Des milliards de dollars pleuvent sur cette île de 270'000 habitants. Mais l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché a marqué la fin de la fête. "A partir de 2003-2004, les Chinois entre en jeu, avec une approche différente", raconte Thibaut Martelin, président du syndicat des exportateurs du minerai de nickel. Ils investissement massivement dans des structures plus petites et moins chères à exploiter. Le développement de la production dans ces pays dits low-costs plombe le cours du nickel.

"Aujourd'hui, les acteurs chinois et indonésiens sont rentables dès que le cours atteint 11'000 dollars la tonne, tandis que les métallurgistes traditionnels ont besoin de cours situés entre 13'000 et 16'000 dollars pour faire des bénéfices", explique l'expert. Or, le cours actuel tourne autour des 14'000 dollars...

Le nickel est donc nettement moins rentable qu'avant pour la Nouvelle-Calédonie. Il a aussi un impact dramatique sur l'environnement: ses mines à ciel ouvert ont dévasté des milliers d'hectares de forêt, engravé les rivières et envasé plusieurs zones du littoral.

>> Ecouter l'intégrale de l'épisode 4 :

Exploitation de nickel en Nouvelle-Calédonie. [AFP - Nicolas-Alain Petit]AFP - Nicolas-Alain Petit
Tout un monde - Publié le 29 août 2019

Chapitre 5
La valeur des matières premières à la merci du temps

Laurent Gillieron

La valeur des matières premières a toujours beaucoup fluctué au cours du temps. "Dans certaines régions, le sel valait autant que l'or. Maintenant, on jette du sel sur les routes quand il y a de la neige ou du verglas", illustre l'historien et économiste spécialiste des matières premières Alessandro Giraudo. "On a des changements très importants, qui ont un impact mécanique automatique sur certains pays producteurs et sur les pays consommateurs".

"Dans certaines régions, le sel valait autant que l'or. Maintenant, on le jette sur les routes"

"Entre le XIIIe et le XIXe siècle, il y a eu des variations de prix tout à fait extraordinaires", confirme l'historien et professeur à l'Université de Genève Sébastien Guex. "Au XIVe siècle, si un marchand vénitien parvenait à acheminer une cargaison de safran sans qu'elle soit détruite, ça assurait sa fortune sur plusieurs générations". Mais le XIXe siècle, avec l'industrialisation et la grande amélioration des transports, change considérablement la donne. Avec l'accroissement des échanges, la valeur des matières premières commence à constituer un marché mondial et à devenir plus stable, même si la spéculation crée toujours des oscillations.

Pour Stéphane Graber, secrétaire général de l'Association suisse du négoce et du transport maritime, tout, dans le négoce des matières premières, se rapporte à l'équilibrage de l'offre et de la demande. Du côté de la demande, l'évolution technologique et celle des usages peuvent par exemple modifier profondément cet équilibre, comme lorsque de nouvelles techniques de conservation des aliments ont fait perdre de l'importance au sel et au poivre.

Ce phénomène peut être observé plus récemment avec la chute des cours du cobalt. Les besoins n'ont pas crû aussi vite que prévu, notamment à cause de la généralisation plus lente qu'attendu de la voiture électrique, et de nouvelles technologies de batterie qui n'utilisent pas de cobalt sont en train d'apparaître. "On retrouve cette dimension d'évolution technologique qui peut, chaque jour, redistribuer les cartes au sein d'une matière première", complète Sébastien Guex.

>> Ecouter l'intégrale de l'épisode 5, partie 1 :

La saline de Bex (VD) et les salines suisses du Rhin vont unir leurs forces a annoncé mardi le Grand Conseil vaudois. [Laurent Gillieron]Laurent Gillieron
Tout un monde - Publié le 30 août 2019

Chapitre 6
La Suisse, géant du trading de matières premières

Keystone - Martin Ruetschi

Population cosmopolite, riches investisseurs, main d'oeuvre qualifiée... les atouts de la Suisse l'ont propulsée au devant de la scène des matières premières dans les années 2000. Aujourd'hui, les céréales, le sucre ou encore le coton se vendent et s'achètent principalement depuis le pays, où quelque 550 sociétés ont permis de générer un chiffre d'affaires net d'environ 25 milliards de francs en 2017.

L'Université de Genève a même créé il y a dix ans un master en négoce de matières premières. Il est composé à 20% de cours et à 80% de travail directement dans les entreprises. "Nous avons été approchés, à l'époque, par le conseil d'Etat, qui avait reçu une demande du directeur général de l'un des principaux acteurs genevois. Ce dernier voulait trouver, à Genève, une base de formation propre dans laquelle les entreprises de négoce auraient leur mot à dire. Ils voulaient nous indiquer les branches qui devaient être développées, les matières qui devaient être enseignées. Le gros du personnel, à l'époque, était formé sur le tas. Eux voulaient augmenter leur efficience par une formation dispensée en académie", confie Jean-Paul Vulliety, le directeur de cette formation.

"On est liés, dans notre vie, de manière très forte aux matières premières"

"On a élaboré le programme avec les entreprises, en leur rappelant que ça doit rester un Master académique et que la mission de l'académie est de développer l'esprit critique", poursuit Jean-Paul Vulliety. "C'est l'intérêt de cet aller-retour cours-entreprises: nous allons toujours offrir l'aspect le plus critique possible, enseigner aussi 'les matières qui fâchent'".

"Ce qui est attirant, c'est que nous sommes liés constamment à des matières premières", témoigne Chahinez Belghazi, une étudiante qui vient de terminer ce Master. "Les énergies permettent de se déplacer, de se chauffer, de vivre, les métaux sont des conducteurs d'énergie, de chaleur, ils permettent également de construire... On y est liés, dans notre vie, de manière très forte".

Le milieu du négoce des matières premières reste néanmoins très fermé, peu transparent, et souffre d'une réputation peu reluisante auprès de la population. "On est obligés de rendre des comptes aujourd'hui auprès du monde politique et du grand public, de façon à ce que notre activité soit mieux comprise", concède un autre participant au Master.

>> Ecouter l'intégrale de l'épisode 5, partie 2 :

L'entrée de la SWX Swiss Exchange stock market, à Zurich. [Keystone - Martin Ruetschi]Keystone - Martin Ruetschi
Tout un monde - Publié le 30 août 2019

Chapitre 7
L'éthique dans le commerce des matières premières

Stop-spéculation.ch - Ashley Moponda

Les problèmes de responsabilité environnementale et de durabilité sont-ils suffisamment pris en compte par le secteur du négoce des matières premières? L'avis de l'historien Sébastien Guex est tranché: "La vraie éthique des traders, la vraie moralité des traders, c'est dégager le maximum de profit pour leurs actionnaires! C'est ça qui les guide", avance-t-il, en prenant l'exemple de la rupture du barrage de Brumadinho en janvier dernier au Brésil, qui a fait des centaines de morts.

Construit en 1976, celui-ci servait de réservoir de rétention pour les déchets de l'exploitation minière d'une mine administrée par la multinationale Vale, leader dans la production et l'exportation du minerai de fer. "L'entreprise était avertie du danger extrêmement élevé de ce barrage, mais elle n'a pris aucune mesure. Pire, elle a environ 150 à 200 autres dépôts de ce type, dont les barrages ont été construits à la va-vite et peuvent céder. Or, Vale ne prend aucune mesure pour réellement s'occuper de ce problème. Le même drame peut se reproduire demain ou après-demain. Là, où est l'éthique?", s'interroge Sébastien Guex.

"Dans le drame du barrage de Brumadinho, où est l'éthique?"

Pour le secrétaire général de l'Association suisse du négoce et du transport maritime Stéphane Graber, le dépassement de ces problèmes passe par une amélioration de la gouvernance dans les pays riches en matières premières et qui, comme la RDC par exemple, n'arrivent pas à transformer cette richesse en prospérité économique pour le pays.

"Le problème se situe beaucoup au niveau de la dépendance économique de certains pays à leur matière première et du manque de diversification de leur l'économie. Les solutions sont vraiment dans les mains des pays producteurs", estime Stéphane Graber.

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En 2018, à Lausanne, des manifestants protestent contre le Sommet international de négoce de matières premières. [Stop-spéculation.ch - Ashley Moponda]Stop-spéculation.ch - Ashley Moponda
Tout un monde - Publié le 30 août 2019