L'université de St Gall a choisi le mot anglais queer qui suppose d'inclure dans la réflexion sur le management toutes les identités de genre ou d'orientation sexuelle qui ne seraient pas conformes aux normes sociales traditionnelles. Cette réflexion était au coeur de ses deux journées consacrées à la diversité en entreprise qui se sont terminées mercredi.
Une réflexion nécessaire, à une époque où la binarité hommes-femmes est de plus en plus remise en question, explique Christa Binswanger, maîtresse-assistante à l'université de St Gall. L'Allemagne reconnaît aujourd'hui l'existence d'un "3e sexe" comme catégorie officielle, indique-t-elle. "Cela montre que nous vivons dans une société qui évolue et où ces notions binaires ne suffisent plus pour décrire les différents parcours de vie qui existent aujourd'hui. Et bien sûr le management doit s'adapter à cette évolution."
Il s'agit ainsi de permettre aux personnes queer ou LGBT de donner toute la mesure de leur talent dans le monde professionnel et de lutter contre les discriminations.
Même reconnaissance recherchée pour les personnes queer
"Nous constatons toujours aujourd'hui au niveau empirique des effets de discriminations", souligne la chercheuse. "Par conséquent, il faut travailler au niveau de la société pour que les personnes queer puissent bénéficier de la même reconnaissance que celles qui sont en adéquation avec la norme hétérosexuelle."
Donner davantage de visibilité aux personnes qui ne se reconnaissent pas dans l'hétérosexualité ou la binarité hommes-femmes est un changement de culture managériale que de plus en plus de grandes entreprises amorcent, au niveau international mais aussi national.
Il existe d'ailleurs aujourd'hui en Suisse un label pour les employeurs qui favorisent un climat d'ouverture pour leurs employés queer ou LGBT.
Séverine Ambrus/ebz