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Le Credit Suisse renoue avec les chiffres noirs

Le montant des fonds retirés reste supportable pour le Credit Suisse.
La banque a retrouvé le chemin qui mène au succès.
Le Credit Suisse a renoué avec les profits l'an passé. Surclassant l'UBS, il a dégagé un bénéfice net de 6,72 milliards de francs, contre une perte de 8,2 milliards en 2008. La banque a surtout enregistré un afflux de capitaux. La performance, la 3e de son histoire, est cependant inférieure aux attentes.

Jugeant le résultat "très bon", le patron de la banque Brady
Dougan a expliqué jeudi à Zurich que le Credit Suisse a tiré profit
de sa réaction rapide face aux défis majeurs d'un environnement en
complète mutation depuis deux ans.

La banque a mieux résisté que l'UBS

L'établissement est parvenu à générer des revenus moins
volatils. La performance, inférieure de près d'un milliard à celle
de 2007, peut certes apparaître modeste au regard du record établi
en 2006 avec 11,3 milliards de francs. Mais la crise financière est
passée par là et le Credit Suisse peut se targuer d'y avoir
nettement mieux résisté que l'UBS.



A fin 2009, il affichait un taux de fonds propres de 16,3%. Pour
mémoire, l'UBS n'a pas réussi à s'extraire des chiffres rouges l'an
passé. La première banque suisse, en termes d'actifs sous gestion,
a essuyé une perte nette de 2,7 milliards de francs, après un
débours abyssal de plus de 21 milliards un an auparavant.

Moins bien que prévu tout de même

Il n'en reste pas moins que le marché attendait mieux de la part
du Credit Suisse, les analystes tablant sur un bénéfice net de 7,3
milliards de francs. Le constat est identique pour le quatrième
trimestre 2009, durant lequel la banque a vu son résultat net
ressortir à 793 millions de francs seulement, selon le communiqué de la banque, alors que
les experts prévoyaient 1,3 milliard.

Le résultat du 4e trimestre a souffert d'une double charge. La
première a trait à l'amende de l'ordre du demi-milliard de francs
payée aux Etats-Unis pour régler une affaire de paiements illicites
vers des pays soumis à des sanctions américaines, dont
l'Iran.



La deuxième concerne des charges nettes de valeur juste sur la
dette du Credit Suisse pour 300 millions de francs environ (avant
impôts là aussi). Hors éléments extraordinaires, l'établissement
aurait dégagé un bénéfice net trimestriel de 1,4 milliard.

Afflux de nouveaux capitaux

L'afflux net de nouveaux capitaux
s'est monté à 44,2 milliards de francs sur l'année, un montant
davantage en ligne avec des attentes qui se situaient à 44,7
milliards.



Dans un contexte de pressions toujours plus vives sur le secret
bancaire, la banque a engrangé 12,5 milliards, contre 16,7
milliards trois mois plus tôt. Entre octobre et décembre, le Credit
Suisse a, tout comme l'UBS, subi l'impact de l'amnistie fiscale en
Italie (-5,6 milliards de francs). Selon Brady Dougan,
l'établissement est parvenu à conserver les deux tiers des fonds
annoncés aux autorités de la péninsule.



L'activité de banque d'affaires (Investment Banking), plombée en
2008 par la crise financière, comme pour l'UBS, a elle aussi
retrouvé les chiffres noirs. Repositionnée, l'unité a inscrit un
bénéfice avant impôts de 6,8 milliards de francs, contre une perte
de 14,2 milliards en 2008.



La division banque privée (Private Banking), qui réunit la gestion
de fortune et la banque de détail, a de son côté dégagé un bénéfice
avant impôts de 3,7 milliards de francs, inférieur aux 4,2
milliards réalisés un an plus tôt. L'afflux net de capitaux
nouveaux a atteint 41,6 milliards.

Optimisme pour 2010

Dans la gestion institutionnelle (Asset Management), le Credit
Suisse a généré un tout petit bénéfice avant impôts de 35 millions
de francs. En 2008, cette division avait essuyé une perte de plus
de 1,1 milliard.



Evoquant l'année en cours, Brady Dougan s'est montré confiant. Le
Credit Suisse a "très bien commencé le premier trimestre 2010".
Depuis la crise, le volume des transactions en gestation et
l'afflux net de nouveaux capitaux n'ont jamais été aussi importants
qu'actuellement.



ats/cer

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L'action clôture en légère baisse

Les investisseurs n'ont pas gardé longtemps les yeux sur le titre du groupe.

Alors qu'elle avait pris jusqu'à 3% en matinée, l'action a clôturé en baisse de 0,72% à 45,78 jeudi à la Bourse suisse, alors que le Swiss Market Index (SMI) terminait en hausse de 1,10% à 6403,42 points.

Bonus en baisse de 20%

Le Credit Suisse a attribué à ses collaborateurs des bonus d'un total de 6,85 milliards de francs au titre de l'exercice 2009. Toutefois, ceux-ci n'ont touché dans un premier temps que 60% de ce montant, soit 4,11 milliards.

Les employés percevront les quelque 2,75 milliards restants sous la forme d'un programme spécial prévoyant une compensation différée et soumise à des critères de performance, a annoncé jeudi le Credit Suisse.

Les membres de la direction générale se passeront de versement en liquide. Pour eux, la part variable du salaire est entièrement liée à la performance de l'établissement au cours de trois à quatre prochaines années. Le montant versé aux plus hauts responsables du numéro deux bancaire helvétique est donc susceptible de réajustements.

Le Credit Suisse est la première banque à avoir mis en oeuvre "les directives de meilleures pratiques", énoncées dans le cadre des pays du G20, a précisé son patron Brady Dougan. "Nous avons essayé de trouver le juste milieu entre proposer des salaires compétitifs pour nos collaborateurs, tout en tenant compte de nos actionnaires, des mesures de régulation ainsi que des préoccupations du monde politique et du public, a dit Brady Dougan. Il s'agit de s'engager en faveur "d'une politique de rémunération juste, équilibrée et axée sur la performance".

Conformément à sa nouvelle politique en matière de rémunérations, le Credit Suisse en a réduit la part variable l'an passé, malgré son retour dans la zone bénéficiaire. Les montants attribués aux bonus apparaissent en diminution d'un cinquième (21%) par rapport à 2007, dernier exercice dans les chiffres noirs.

Du coup, la rémunération variable moyenne en 2009 s'est située à 144'000 francs, contre 180'000 francs en 2007, exercice où le Credit Suisse avait dégagé un bénéfice net de 7,8 milliards de francs. L'an dernier, celui-ci a atteint 6,72 milliards, après la perte nette record de 8,22 milliards essuyée en 2008.