"Les chiffres sont meilleurs que prévu", explique Serge
Gaillard, joint mercredi par l'ATS. Le rythme de progression (en
données désaisonnalisées) a ralenti au regard du premier semestre.
Mais il est trop tôt pour crier victoire, tempère le chef de la
Direction du travail au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Cette nouvelle intervient alors que le National se penche sur une
révision sévère de l'assurance chômage .
6000 inscrits supplémentaires
A fin novembre, le nombre de chômeurs inscrits auprès des
offices régionaux de placement (ORP) se montait à 163'950, soit
5812 de plus qu'un mois plus tôt. Sur un an, il affiche un bond de
plus de moitié (+52,3% ou 56'298 chômeurs), selon les chiffres du
SECO publiés mercredi. Les places vacantes annoncées ont diminué de
211 unités pour s'établir à 12'936. Le ralentissement, sur fond de
sortie de récession économique, ne doit pas masquer le fait que le
chômage va continuer à augmenter.
"Même si la barre des 200'000 chômeurs pourrait ne pas être
franchie", relève Serge Gaillard, apportant un brin d'optimisme au
regard des prévisions antérieures du SECO. Sur l'entier de 2009,
les services de la conseillère fédérale Doris Leuthard tablent
désormais sur un taux de chômage moyen de 3,7%, contre 3,8%
précédemment. Le nombre des demandeurs d'emploi, qui inclut les
personnes en formation ou en gains intermédiaires, a lui crû de
8144 en novembre à 226'116 (+41,2% en un an).
Accalmie chez les jeunes
Phénomène toujours préoccupant, le chômage des jeunes (de 15 à
24 ans) a connu un accalmie en novembre en s'accroissant moins que
le moyenne (+3,5%). Il a augmenté de 0,5% pour affecter 29'336
personnes, avec pas moins de 6226 jeunes qui ont trouvé un
travail.
Mais sur un an, l'effectif a grimpé de 63,9%. La progression
globale trouve à hauteur des trois quarts un motif saisonnier, note
Serge Gaillard. "Hôtellerie et construction ont souffert, ce qui
est typique pour un mois de novembre".
Tous les cantons romands touchés
Le phénomène est visible en Valais, où le taux de chômage a
progressé de 0,7 point (+866 à 6564 chômeurs) à 4,8% de la
population active. Tous les cantons romands ont d'ailleurs vu la
situation se dégrader sur le marché du travail en novembre.
Neuchâtel, durement touché de par son statut de deuxième canton le
plus exportateur du pays en proportion de son PIB, a subi une
nouvelle détérioration.
Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point à 6,8%, soit un
accroissement de 224 chômeurs à 5869. Les Montagnes neuchâteloises,
à vocation industrielle, restent très affectées. Le canton de l'Arc
jurassien demeure toutefois encore 0,4 point derrière Genève, qui
lui accuse une progression de 0,2 point en novembre, à 7,2%, de son
taux de chômage. Ce qui équivaut à un effectif de 15'793 chômeurs
(+265 en un mois).
Vaud subit une hausse de 635 à 18'828 du nombre de chômeurs, pour
un taux de chômage de 5,7% (+0,2 point). Le canton du Jura affiche
un taux de 5,9% (+0,2 point), pour un effectif de 2026 (+66).
Enfin, Fribourg évolue dans la stabilité avec un taux de chômage
inchangé de 3,6%, le plus bas de Suisse latine, avec une hausse de
20 chômeurs à 4584. Berne accuse de son côté un taux de 3% (+0,2
point). Le recours aux mesures de réductions de l'horaire de
travail s'est encore accru.
ats/mej
Le chômage partiel toujours en hausse
Le recours aux mesures de réductions de l'horaire de travail gagne toujours du terrain en Suisse.
Selon les statistiques les plus récentes, soit septembre, le chômage partiel touchait 14,6% de personnes en plus par rapport au mois précédent et 14,2% d'entreprises.
En chiffres absolus, ces taux équivalent à 53'795 personnes et 3561 entreprises, a indiqué mercredi le SECO. Le chômage partiel a impliqué la perte de quelque 2,85 millions d'heures de travail durant le mois sous revue (+17,7% en un mois).
Les mesures de réductions de l'horaire permettent aux entreprises d'affronter une période de contraction de l'activité en évitant de prononcer des licenciements, et ce pour une période maximale de 18 mois pour l'heure.
Les 53'795 personnes bénéficiant du chômage partiel venaient s'ajouter à fin septembre aux 154'409 que comptait la Suisse alors.
Le phénomène a littéralement explosé en l'espace d'un an avec l'arrivée de la récession économique, dans la sillage de la crise financière internationale. A fin septembre 2008, le chômage partiel ne touchait en effet que 56 entreprises et 712 personnes seulement.
A noter encore qu'après quatre trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB), l'économie suisse a connu au troisième trimestre 2009 une timide sortie de récession.
Elle a enregistré une croissance de 0,3% par rapport aux trois mois précédents.