"La pression sur les prix qui existe en Allemagne se propage en
Suisse", relève Herbert Bolliger dans une interview accordée à
l'hebdomadaire Sonntag. "C'est une progression malsaine qui
entraîne dans notre pays également des problèmes économiques
nationaux", estime le patron du numéro un du commerce de détail en
Suisse.
Herbert Bolliger s'attaque férocement aux "hard discounters"
allemands. "Les propriétaires de Lidl et Aldi s'enrichissent
toujours davantage et cassent les prix sur le dos des producteurs
et des employés", dénonce-t-il. "Les préjudices économiques sont
énormes, la brutale guerre des prix détruit toute existence".
Ventes élevées, prix en baisse
Les "hard discounters" exercent une
pression des prix sur les faux articles, les producteurs de lait
sont soumis à une pression énorme pour obtenir de nouvelles baisses
des tarifs, fait remarquer Herbert Bolliger. Une dangereuse spirale
guette les salaires. En Allemagne, les travailleurs intérimaires
perçoivent 7 euros par heure.
Au final, les contribuables doivent payer pour les chômeurs et les
bénéficiaires de l'aide sociale, signale le patron de Migros. Face
à cette pression de l'étranger, Migros n'a d'autre choix que
d'abaisser ses prix. Ce qui se ressent sur le chiffre d'affaires
2009 du géant orange qui ne dépasse pas celui de l'an
dernier.
Les ventes en volume demeurent élevées, mais les prix sont en
moyenne nettement plus avantageux qu'en 2008. Les prix dans le
commerce de détail ont affiché une baisse de 3% en octobre, comparé
à une hausse de 2,5% un an plus tôt. Cette différence de 5,5% n'a
pas pu être compensée par une augmentation des volumes
écoulés.
ats/dk
Hotelplan en difficulté, Denner en grande forme
Les filiales de Migros connaissent des évolutions diverses. Migrol et Hotelplan ont vu leur chiffre d'affaires reculer. A l'inverse, le domaine du sport, les magasins Migrolino ainsi que la banque Migros se portent bien, M-Electronics très bien et Denner "excellemment" bien, indique Herbert Bolliger.
Prévisions peu optimistes pour 2010
Pour l'année à venir, le patron du géant table sur un chiffre d'affaires dans le commerce de détail équivalent à celui de 2009. Il exclut une suppression de postes générale. Toutefois, le nombre de collaborateurs sera réduit. La restructuration s'effectuera par le biais de fluctuations naturelles.