Le monde des affaires craint en effet les risques venus du numérique et notamment du travail en réseau. Les assureurs et les réassureurs ont bien senti ce besoin de protection des entreprises. Leur offre est en pleine explosion.
Dernier exemple en date: Swiss Re lance ce qu'elle présente comme la première solution de réassurance complète pour les cyber-risques. Elle sera présentée ce week-end à Monte-Carlo, lors du grand rendez-vous des acteurs de la branche.
Difficile à évaluer
Il est pourtant difficile de se frotter à ce marché. Le potentiel destructeur d'une cyber-attaque peut être très important. Surtout, il est extrêmement difficile à évaluer.
"La nature du risque est différente. On a peu de recul et de statistiques. Il y a un risque d'image et les entreprises craignent que les clients perdent confiance. Il y a aussi une réticence à la déclaration de sinistre. Même pour cela, il y a une difficulté à appréhender la totalité du coût des sinistres pour des raisons d'image", explique Florence Picard, membre du Haut conseil de l'Institut des actuaires à Paris.
Entreprises suisses peu emballées
Les assureurs cherchent donc de nouvelles opportunités dans un marché plutôt saturé. "C'est naturel qu'ils se tournent vers ce nouveau risque. Ils sont en phase d'apprentissage. S'ils arrivent à mieux le cerner, alors le risque sera gérable et alors les assureurs joueraient un rôle très important dans l'économie au niveau international", analyse Florence Picard.
Les assureurs se montrent donc enthousiastes, tandis que les entreprises suisses le sont un peu moins. Pour l'instant, moins d'un tiers d'entre-elles ont souscrit à une cyber-assurance selon un sondage réalisé en 2018 par le cabinet d'audit et de conseil KPMG.
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Cléa Favre/jfe