Publié

Iberia et British Airways ne feront plus qu'une

Willie Walsh (B.A.) et Fernando Conte (Iberia) avaient serré leur main en 2008 déjà.
Willie Walsh (B.A.) et Fernando Conte (Iberia) avaient serré leur main en 2008 déjà.
Après plus d'un an d'âpres négociations, les compagnies aériennes British Airways et Iberia ont scellé jeudi leur projet de fusion. Leur union donnera naissance à un nouveau champion européen, capable de tenir tête à Air France-KLM et Lufthansa.

Les deux ex-compagnies nationales ont annoncé dans la soirée une
"fusion entre égaux" au terme de laquelle les actionnaires de
British Airways (BA) possèderont 55% de la nouvelle compagnie,
temporairement baptisée "TopCo", et ceux d'Iberia 45%, ce qui
reflète leur capitalisation respective.

Topco sera espagnole mais basée à Londres

TopCo démarre avec une capitalisation de près de cinq milliards
d'euros (7,55 milliards de francs), dépassant largement celle du
groupe franco-néerlandais Air France-KLM (3,3 milliards d'euros) et
talonnant celle de l'allemande Lufthansa (qui pèse un peu plus de 5
milliards d'euros). BA et Iberia ont visiblement cherché à obtenir
la plus grande équité entre elles.



La nouvelle compagnie sera espagnole, paiera ses impôts en
Espagne, mais son siège sera à Londres. Elle sera cotée à Londres.
Les réunions du conseil d'administration seront majoritairement à
Madrid, ainsi que toutes les assemblées d'actionnaires. Elle sera
dirigée par l'actuel directeur général de BA Willie Walsh, et
présidée par l'actuel PDG d'Iberia Antonio Vazquez.

Les deux marques seront conservées

Les deux marques, et les activités de chacune, seront
conservées, à l'issue de la fusion qui devrait être achevée fin
2010. Une des conditions est cependant que les discussions
actuelles entre BA et ses fonds de pension aient une issue
satisfaisante, du point de vue d'Iberia. BA et Iberia ont eu un
nombre de passagers total de 62 millions en 2008, et un chiffre
d'affaires combiné de 15 milliards d'euros. TopCo aura 419
appareils volant vers 205 destinations.



Antonio Vazquez s'est enthousiasmé, remarquant qu'il s'agissait
"d'un long processus dans lequel de nombreuses personnes, tant chez
BA que chez Iberia, ont travaillé dur pour obtenir cet accord".
"Mais ça valait la peine", a-t-il souligné. Pour lui, il s'agit
"d'un pas de géant dans l'histoire" des deux compagnies, qui pose
les bases "de ce qui sera une des plus importantes compagnies
aériennes du monde, une véritable compagnie mondiale". De son côté,
Willie Walsh a simplement déclaré: "La fusion créera une compagnie
aérienne européenne solide, à même d'être compétitive au 21ème
siècle".

Après un an et demi de discussions

Cet accord conclut près d'un an et demi de discussions
mouvementées. BA avait tenté sans succès de racheter Iberia en
2007, avec l'aide du fonds américain Texas Pacific Group, puis les
deux compagnies avaient dévoilé en juillet 2008 leur projet de
fusion, mais leurs négociations ont traîné en longueur.



Et les fortes variations des cours des deux groupes depuis l'été
2008, amplifiées par la dégringolade de la livre par rapport à
l'euro, ainsi que la crise du secteur aérien, qui a poussé les deux
transporteurs à lancer de lourdes suppressions d'emplois, n'ont
rien fait pour simplifier les choses.

Les actions s'envolent

Elles sont déjà partenaires au sein de l'alliance commerciale
oneworld et ont des participations croisées: BA possède 13,15%
d'Iberia et celle-ci 9,07% de BA. La fusion dégagera des synergies
annuelles de 400 millions d'euros, leurs réseaux étant fortement
complémentaires: BA est très présente sur l'Amérique du Nord
(notamment New York) et l'Asie, Iberia sur l'Amérique du Sud.



Les cours de Bourse des deux groupes se sont envolés jeudi dès la
rumeur de cette fusion. Iberia a gagné 11,78% à 2,22 euros et
British Airways 7,50% à 215 pence, signant les deux plus fortes
hausses de la journée à Madrid et Londres.



Lufthansa n'a pas réagi. Air France-KLM a considéré qu'il
s'agissait de l'évolution logique "du panorama du marché aérien
européen".



agences/hof

Publié

Iberia dans le rouge au troisième trimestre

Les comptes du transporteur aérien espagnol Iberia, qui a scellé jeudi un projet de fusion avec British Airways après un an et demi de négociations, sont restés dans le rouge au troisième trimestre, malgré une reprise du trafic passagers.

La compagnie espagnole a affiché une perte nette de 16,4 millions d'euros au troisième trimestre contre un bénéfice de 30,4 millions d'euros un an avant et une perte nette cumulée de 181,9 millions sur les neuf premiers mois contre +51,1 millions un an avant.

Toutefois, la compagnie note une "inversion de tendance" au troisième trimestre et une "reprise du trafic", elle-même stimulée par une baisse des tarifs des compagnies aériennes.

Pertes gigantesques pour Japan Airlines

La compagnie aérienne Japan Airlines (JAL) a annoncé vendredi des pertes gigantesques au premier semestre de l'exercice 2009-2010. Elle a demandé à suspendre le remboursement de sa dette, en attendant une injection d'argent frais promise par les pouvoirs publics.

JAL, la première compagnie aérienne d'Asie, a subi d'avril à septembre une perte nette de 131,2 milliards de yens (1,47 milliard de francs) et une perte d'exploitation de 95,8 milliards de yens. Son chiffre d'affaires a, pour la même période, dégringolé de 28,8% sur un an.

La compagnie, dont la trésorerie est pratiquement a sec et dont le passif atteignait fin septembre 1523,5 milliards de yens (17,1 milliards de francs), a demandé à être temporairement exemptée de rembourser son énorme dette.

Cette mesure devrait lui permettre de poursuivre ses opérations en attendant son renflouement par les pouvoirs publics, attendu d'ici le début 2010.

Victime de la crise économique et d'erreurs stratégiques passées, JAL prépare actuellement un vaste plan de restructuration sous l'égide d'un organisme semi-public, l'Epic, chargé de redresser les entreprises en détresse. Des milliers de suppressions d'emplois sont attendues.

Ce plan s'accompagnera d'un apport d'argent public, dont le montant et la forme restent à déterminer. En attendant, JAL devrait bénéficier d'un crédit-relais de la part de la Banque japonaise de développement (DBJ), détenue par l'Etat, afin de pouvoir continuer à faire voler ses avions.