Déjà négatif, le taux directeur a été porté de -0,4% à -0,5%. Le but de l'opération est de dissuader plus vigoureusement les banques de laisser leurs excès de trésorerie au guichet de la BCE et des banques nationales en zone euro, pour les encourager plutôt à les prêter aux ménages et aux entreprises. L'institution a en outre laissé la porte ouverte à d'autres baisses de taux.
Par ailleurs, alors que les établissements disent souffrir des taux négatifs, la BCE a décidé de compenser ces effets défavorables. Elle prévoit qu'une partie des liquidités excessives des banques seront exemptées du taux de dépôt négatif.
La BCE a également réactivé les rachats de dette publique et privée, à raison de 20 milliards d'euros par mois à compter du 1er novembre. Cela sera financé par de la création de monnaie. L'institution a également confirmé le lancement d'une troisième série de prêts géants à taux très avantageux, dont la première vague interviendra le 19 septembre.
Risques de bulles sur les marchés financiers
Les Bourses européennes ont quasiment toutes terminé dans le vert jeudi, rassurées en partie par ces annonces.
Mais selon l'économiste François Savary, invité du 19h30, "ces politiques monétaires ne peuvent pas durer ad eternam". Il rappelle qu'en injectant ainsi de l'argent, "vous risquez de créer des bulles sur les marchés financiers." C'est d'ailleurs ce qui est en train de se produire sur le marché immobilier, où les "politiques de taux très bas ou taux négatifs sont en train d'alimenter une bulle".
afp/spe