L'amélioration du PIB constitue un «signal positif», a relevé
mardi Aymo Brunetti, chef de la Direction de la politique
économique au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Les
économistes tablaient en moyenne pour le troisième trimestre sur
une hausse comprise entre zéro et +0,4%.
Investissements et exportations en hausse
Investissements et exportations ont augmenté. Même «massivement»
pour les premiers, note le SECO dans son commentaire. Dans les
biens d'équipement, notamment dans la rubrique matériels, ils se
sont accrus de 5,5%, après une baisse de 0,8% au deuxième
trimestre. Dans la construction, ils ont poursuivi leur croissance
(+0,7%).
Après une période de forte contraction d'un an, les exportations
de marchandises ont connu une évolution positive au troisième
trimestre: elles ont crû de 2,2%. Les importations font également
état d'une avancée «robuste» (+3,6%).
L'industrie et les exportations sont ainsi «les secteurs phares de
la reprise», profitant de la reprise mondiale, fait remarquer
Fernando Martins da Silva, chef stratégiste de la Banque cantonale
vaudoise (BCV). La Suisse, précise-t-il, est «sortie de la
récession», à l'instar de ses grands voisins et marchés
d'exportation.
Croissance à l'étranger
L'Allemagne et la France, toutes deux revenues en territoire
positif dès le second trimestre déjà, ont continué sur leur lancée
au troisième trimestre (+0,7% et +0,3% respectivement par rapport
au trimestre précédent). Les Etats-Unis ont eux affiché une
croissance de 2,8% en rythme annuel.
Aymo Brunetti espère encore un raffermissement de la conjoncture
mondiale, qui aiderait les exportations helvétiques, de manière à
compenser une baisse de la consommation privée.
Car «tous les aspects de la crise ne sont pas résolus», insiste
Fernando Martins da Silva. La poursuite de l'activité s'accélérera
ces deux à trois prochains trimestres, mais sera «modérée et
irrégulière en raison de perspectives difficiles pour l'emploi»,
prévient le stratège de la BCV.
Le SECO doit actualiser à la mi-décembre ses prévisions
conjoncturelles. Les économistes de la Confédération tablaient en
septembre sur un recul du PIB de 1,7% pour l'ensemble de l'année
2009 et sur une reprise «laborieuse» (+0,4%) en 2010.
ats/sbo
Le sentiment de récession va se poursuivre
Et Aymo Brunetti de signaler que la situation sur le marché du travail renforcera le «sentiment de récession» ces prochains mois encore.
Le chômage grimpant, le soutien de la consommation privée, qui représente 65% du PIB, devrait s'affaiblir. «Pour 2010, nous sommes peu optimistes», concède le chef économiste du SECO.
Reste qu'au cours du troisième trimestre la consommation des ménages a augmenté de 0,6%, grâce aux dépenses consacrées à la santé et aux télécommunications principalement. Celles dédiées à l'habillement et aux chaussures, de même que celles dans le logement et l'énergie, se sont par contre repliées.
Les collectivités publiques (Confédération, cantons et communes) ont elles accru leurs dépenses (+1,3%), jouant un rôle anticyclique. Tandis que la balance des services a contribué de façon négative, ayant enregistré une légère hausse au niveau des exportations (+0,3%), mais une baisse au niveau des importations (-0,8%).