Jusqu'à présent, le réchauffement n'a eu que des effets
ponctuels sur le PIB suisse (canicule de 2003 et inondations
2005/2007). Le pays n'a pas encore été soumis à des catastrophes
naturelles à répétition, mais les impacts sont attendus dès
2050.
La Confédération a tenté en 2007 d'évaluer le coût des dommages
directs dus au réchauffement pour la Suisse. Si la température
mondiale augmente de 3 degrés, cela provoquera des pertes dans le
tourisme, les bâtiments/infrastructures, l'énergie et la santé de
l'ordre d'un milliard de francs par an en 2050 (0,15% du PIB). Ce
chiffre pourrait grimper à 5,3 milliards en 2100 (0,48% du PIB),
cette somme pouvant varier de 1,6 à 18 milliards de francs.
Depuis, aucun nouveau chiffre n'est disponible. Les experts
recommandent tous la prudence quant à ces estimations. Ils s'en
expliquent par la complexité de la tâche et des inconnues
persistantes.
Défi pour les cantons
Au final, les coûts de la réduction des GES et de l'adaptation
seront supportés en grande partie par les contribuables. On estime
par exemple que l'assainissement aux normes Minergie des bâtiments
déjà construits représentera entre un et quatre milliards de francs
par an, dont une partie se répercutera sur les loyers.
Le WWF Suisse imagine quant à lui que si le changement climatique
affectait 20% des infrastructures essentielles de l'Etat (égoûts,
traitement des déchets, routes, réseau ferroviaire,
télécommunications), qui totalisent une valeur de 1090 milliards de
francs, le coût des réparations ou des transformations dépassera
largement les sommes évoquées jusque-là.
Le WWF souligne cependant que ce type de compétence dépend pour
beaucoup des cantons. "Il est réjouissant de voir que la
Confédération veut ouvrir le débat sur le financement des mesures;
mais les cantons n'ont pas réalisé qu'ils étaient les principaux
concernés et qu'ils ont tout intérêt à une solution financière au
niveau national", conclut Patrick Hofstetter, responsable du
dossier climat.
ats/ak
La lutte contre le réchauffement en Suisse
La Suisse n'est pas restée les bras croisés depuis la signature du protocole de Kyoto en 1997. Elle s'est dotée en 2000 d'une loi sur le CO2. Premier résultat, elle a stabilisé ses émissions totales de gaz à effet de serre par rapport à 1990, alors que l'objectif qui lui était assigné est de -8% d'ici 2012.
A la conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague, du 7 au 18 décembre, Berne s'aligne sur les objectifs de l'UE pour l'échéance de 2020, en proposant une réduction de 20%, voire 30%.
Mais le GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat) recommande de réduire les émissions de GES de 40% entre 1990 et 2020 pour espérer restreindre la hausse des températures à +2 degrés. Et pour l'échéance 2050, il s'agirait de les diminuer de 80 à 95%.