Plusieurs voix se sont de nouveau élevées ces dernières semaines
contre l'afflux de travailleurs en provenance de l'Union européenne
(UE) alors que la Suisse connaît une forte hausse du chômage.
La ministre de l'économie Doris Leuthard a elle aussi émis des
critiques. Elle a déclaré dimanche dans la presse que le
gouvernement avait commis une erreur en refusant d'actionner la
clause dite de sauvegarde en mai dernier (voir
ci-contre), confirmant du même coup des propos tenus par
Micheline Calmy-Rey lors d'une émission d' Infrarouge , le 24 novembre
dernier.
Vu le contexte, le Conseil fédéral a mené vendredi une discussion
sur l'évolution de l'immigration européenne. Les départements de
l'économie et de la justice ont été chargés de continuer à suivre
de près la situation. L'opportunité de fermer le robinet sera
analysée l'an prochain seulement, la prochaine échéance pour
invoquer la clause de sauvegarde étant fixée au 1er juin.
La Suisse moins attractive
L'exécutif a en outre constaté que le nombre des permis de
travail délivrés à des détenteurs de passeports de l'UE a
sensiblement reculé par rapport à il y a un an. Entre juin et
novembre de cette année, 25'073 autorisations de séjour leur ont
été accordées, en baisse de plus de 24% (-8040 permis B).
Le recul atteint 13,5% pour les autorisations de courte durée
(-3'544 permis L, à 22'487). Eu égard à la dégradation du marché de
l'emploi, cette diminution est conforme aux attentes, selon le
Conseil fédéral. Elle s'est produite avec un léger décalage.
En mai dernier, les conditions pour réintroduire des contingents
étaient réunies. Le gouvernement y avait toutefois renoncé pour des
raisons politiques, craignant que le recours à cet instrument soit
interprété par Bruxelles comme un signal négatif. Sur le plan
économique, il avait considéré que l'impact de la mesure serait
«relativement modeste».
Quotas non-européens limités de moitié
En attendant de se pencher à nouveau sur la question de la
clause de sauvegarde, le Conseil fédéral a décidé de réduire de
moitié les quotas hors UE et AELE. Le nombre des autorisations de
séjour (permis B) pour les immigrés originaires d'Etats tiers sera
plafonné à 2000 à l'avenir.
Celles de courte durée (permis L) ne seront plus qu'au nombre de
3500. Au 30 novembre, 3319 permis B ont été octroyés, soit 83% du
contingent de 4000 permis prévus pour 2009. Quant aux permis L, les
autorités en ont délivré 6702, soit 96% du contingent de 7000
autorisations prévues en 2009.
Le collège refera le point en juin. Il verra si un assouplissement
est nécessaire, son souci étant que les entreprises suisses
disposent de suffisamment de permis pour pouvoir engager les
travailleurs hautement qualifiés et les spécialistes qu'elles ne
parviennent pas à recruter en Suisse ou dans l'UE.
ats/lan
Une première occasion manquée
En mai dernier, les conditions pour réintroduire des contingents étaient réunies.
Le gouvernement y avait toutefois renoncé pour des raisons politiques, craignant que le recours à cet instrument soit interprété par Bruxelles comme un signal négatif.
Sur le plan économique, il avait considéré que l'impact de la mesure serait "relativement modeste".
En attendant de se pencher à nouveau sur la question de la clause de sauvegarde, le Conseil fédéral a décidé de réduire de moitié les quotas hors UE et AELE.
Le nombre des autorisations de séjour pour les immigrés originaires d'Etats tiers sera plafonné à 2000 à l'avenir. Celles de courte durée ne seront plus qu'au nombre de 3500.
Le collège refera le point en juin.
Il verra si un assouplissement est nécessaire, son souci étant que les entreprises suisses disposent de suffisamment de permis pour pouvoir engager les travailleurs hautement qualifiés et les spécialistes qu'elles ne parviennent pas à recruter en Suisse ou dans l'UE.
Les partis divisés
Réagissant à ces décisions, le PS a dénoncé une "gesticulation symbolique" sans effet de la part du Conseil fédéral.
L'UDC trouve pour sa part que le gouvernement agit trop tard.
Le PDC se félicite par contre de la décision du Conseil fédéral d'éventuellement réintroduire des contingents pour les ressortissants de l'UE.
Quant au PLR, il reste dans l'expectative jusqu'à ce que le gouvernement tranche ce printemps.