Carte de réduction la plus utilisée de Suisse, l'abonnement
demi-tarif des CFF connaît le plus fort renchérissement. Il passe à
165 francs pour un an (+10%), 300 francs pour deux ans (+20%) et
400 pour trois ans (+14%). Pour les responsables des transports
publics, cette hausse reste «modérée», estime l'Union des
transports publics (UTP) dans un communiqué . Le prix de cette carte
de réduction n'avait pas changé depuis 1993. Mais ses détenteurs
devront débourser 3,4% de plus pour les billets ordinaires qui vont
avec. Les abonnements de parcours coûteront également 3,4% de plus,
les cartes journalières 6,6%.
L'AG n'échappe pas à la hausse
L'abonnement général (AG) semble victime de son succès. De plus
en plus utilisé pour des distances toujours plus longues, il
rapporte de moins en moins aux entreprises de transports par
kilomètre parcouru. Avec une augmentation moyenne de 6,7%, il
conservera un «très bon rapport coût-prestation», selon
l'UTP.
Les détenteurs d'un abonnement général adultes en 1re classe
devraient pourtant faire la grimace: leur carte franchit la barre
des 5000 francs pour s'inscrire à 5150 francs. Les abonnés en 2e
classe devront débourser 3300 francs. Le prix de l'abonnement
général pour les handicapés ou les enfants d'une famille reste en
revanche inchangé.
Ces augmentations de tarifs sont impopulaires mais nécessaires, a
défendu le directeur de l'UTP, Peter Vollmer. L'augmentation de
l'offre en transports publics accroît les coûts et de gros
investissements sont nécessaires pour le nouveau matériel roulant.
Les CFF vont investir à eux seuls plus de 20 milliards de
francs.
ats/ps
Réactions: hausse "acceptable"
La compréhension est de mise après les mesures tarifaires annoncées par l'Union des transports publics: aussi bien le Syndicat du personnel des transports (SEV) que le Département fédéral des transports (DETEC) les jugent acceptables.
Les usagers ne les apprécieront certes pas, mais elles sont inévitables. Pour le SEV, les prestations supplémentaires des transports publics et le renchérissement ne peuvent pas toujours être financés via l'augmentation de la productivité: le personnel des transports publics contribue depuis longtemps déjà à la diminution des coûts.
Le SEV se réjouit aussi que le paquet de mesures ne prévoit pas de tarifs différenciés, à savoir des prix variant selon les heures ou les catégories de trains.
Compréhension aussi du côté du DETEC, qui souligne que les prix des transports publics sont de leur propre compétence: le département note que l'extension de l'offre a entraîné une hausse des coûts, une augmentation des tarifs est donc justifiée. Elle l'est aussi parce que les prix n'ont pas changé depuis des années, notamment l'abonnement demi-tarif dont le coût est resté le même depuis 1993.
Le DETEC constate avec satisfaction que les tarifs restent socialement supportables, puisque les familles et les handicapés ne paieront pas plus. A l'avenir, il faudra davantage de moyens pour assurer l'entretien et les investissements dans les infrastructures des transports publics: une hausse des tarifs des billets ne suffira de loin pas, relève encore le DETEC.
400'000 AG
La barre des 400'000 abonnements généraux en circulation a été franchie au début de l'année. Cet "énorme succès" réjouit les CFF, mais il plombe aussi leurs recettes, a constaté jeudi devant la presse le responsable voyageurs des CFF Vincent Ducrot. Avec la hausse des distances parcourues, les recettes au kilomètre reculent. Or un billet ordinaire rapporte trois fois ce que rapporte un abonnement général. Ce dernier ne dégage que 10 centimes par kilomètre et la tendance est à la baisse.
La situation est encore pire avec les cartes journalières qui ne rapportent que 6 centimes par kilomètre, d'où un durcissement voulu des conditions d'utilisation, a expliqué Peter Vollmer, directeur de l'Union des transports publics (UTP). Dès le 12 décembre, elle passe à 68 francs en 2e classe (+4 francs).