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Le chômage est à son niveau le plus élevé en 12 ans

Ville horlogère, La Chaux-de-Fonds affiche un taux de chômage de quasi 10%.
Ville horlogère, La Chaux-de-Fonds affiche un taux de chômage de quasi 10%.
Le chômage en Suisse a atteint en décembre 4,4%, son taux le plus élevé depuis mars 1998, a indiqué vendredi le SECO. Si le Valais accuse la plus forte hausse en un mois (+1,1 point), Neuchâtel figure dorénavant à côté de Genève dans le classement des cantons les plus touchés (7,2%).

En décembre, le nombre de chômeurs a augmenté de 8790 pour
s'établir à 172'740 et le taux de chômage a progressé de 0,2 point
par rapport à novembre à 4,4%, a communiqué vendredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).



Le taux de chômage s'est fixé à 3,8% en Suisse alémanique et à 6%
en Suisse romande et au Tessin.

Neuchâtel et Genève en tête

Le canton de Neuchâtel a connu en décembre une très forte
dégradation (+0,4 point), tandis que le canton de Genève restait
stable. Les deux cantons connaissent le plus haut taux de chômage
de Suisse avec 7,2%. Avec cette évolution, Neuchâtel, canton
industriel et très exportateur, confirme son statut de canton le
plus touché par les effets de la crise économique sur le marché de
l'emploi (lire ci-contre).

Ailleurs en
Suisse romande, le canton du Jura a lui aussi connu un mauvais mois
de décembre avec une hausse de 0,4 point du taux de chômage à 6,3%
(2,5 points sur un an). Le Valais a lui enregistré la progression
la plus marquée en décembre, avec un bond du taux de chômage de 1,1
point à 5,9% (+1,2 point sur un an).



Vaud et Fribourg ont pour leur part accusé une augmentation de 0,2
point chacun, à respectivement 5,9% (+1,6) et 3,8% (+0,8). Du côté
de Berne, la hausse est aussi de 0,2 point (3,2%).

Année 2009, très mauvais cru

L'année 2009 aura constitué un très mauvais cru pour le marché
du travail en Suisse. Le nombre de chômeurs est passé de 118'762 à
172'740 entre fin décembre 2008 et fin décembre 2009.



La Suisse a compté en moyenne 146'089 chômeurs l'an passé.
L'effectif apparaît en hausse de 43,6% par rapport à 2008, exercice
qui s'était achevé avec un nombre moyen de chômeurs de 101'725. Le
taux de chômage annuel a atteint 3,7%, contre 2,6%. En 2008, le
marché de l'emploi suisse avait encore connu sa valeur mensuelle et
sa moyenne annuelle la plus basse depuis six ans, a précisé le
SECO.



Les économistes tablent sur une nouvelle hausse du chômage en
2010. Les prévisions oscillent entre 4,6% et 5,5%. Le Seco anticipe
un taux de 4,9%.

L'assurance chômage va souffrir

Le fonds de compensation de
l'assurance chômage a accusé un déficit de 1,43 milliard de francs
l'an dernier, conséquence du bond de 45,5% du nombre de chômeurs.
En 2008, l'assurance avait encore dégagé un excédent de 620
millions de francs.



Le fonds a sorti en 2009 un montant de 7,61 milliards de francs,
contre 5,09 milliards l'année précédente. Les recettes totales se
sont élevées à 6,18 (5,71) milliards, dont 5,27 (5,0) milliards
provenaient des seules cotisations.



Les prêts cumulés accordés par la Trésorerie de la Confédération
se montaient à 5,6 milliards de francs à fin 2009, contre 4,1
milliards un an plus tôt, selon des chiffres provisoires.



Cette année, l'endettement devrait s'accroître sous l'effet de
l'augmentation du nombre de chômeurs encore escomptée, a fait
savoir Serge Gaillard, chef de la Division marché du travail au
SECO. Or, la limite supérieure fixée pour l'emprunt sera atteinte
en 2010.



La situation devrait contraindre le Conseil fédéral à relever les
cotisations des salariés à l'assurance-chômage, a dit Serge
Gaillard, qui espère avant tout l'entrée en vigueur de la loi
révisée sur l'assurance chômage, censée entrer en force en janvier
2011. La gauche a déjà promis de lancer un référendum.



ats/bri

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Neuchâtel: le chômage partiel prenant fin, les entreprises licencient

Le canton de Neuchâtel connaît un taux de chômage sans précédent, le plus élevé depuis l'instauration d'une statistique fédérale en 1936 (7,2%/+0,4 point sur un mois et +3,3 points en un an). A La Chaux-de-Fonds, le taux est de 9,9%. A Neuchâtel, il se monte à 7,9%.

Le délai de réduction de l'horaire de travail arrivant à terme dans trois mois, les entreprises ont pris les devants en novembre et décembre déjà en réduisant leurs effectifs, a expliqué le conseiller d'Etat Frédéric Hainard. Cette donnée explique notamment cette hausse fulgurante, selon le chef du département de l'économie.

Par ailleurs, Frédéric Hainard note que le problème conjoncturel demeure: «Il y a toujours une crise mondiale qui touche davantage les cantons exportateurs, tels que Neuchâtel». «L'horlogerie, la mécanique et les machines-outils restent des secteurs très touchés, dans des proportions identiques néanmoins», observe le ministre.

L'aspect saisonnier joue un rôle également. En novembre-décembre, les communes ont pour habitude d'employer les collaborateurs du bâtiment mis à disposition par les entreprises de construction. «Désormais, faute de moyens financiers, elles ne mandatent plus le privé», relève-t-il.

Avec les cantons du Jura et de Berne, Neuchâtel a adressé une requête jeudi à l'exécutif fédéral pour une prolongation de 18 à 24 mois de la durée du chômage partiel.

Genève conteste les chiffres fédéraux

Le Conseil d'Etat genevois conteste les chiffres de la Confédération sur le chômage, révèle la Tribune de Genève. Deux chiffres figurent donc sur le communiqué du canton, soit celui (officiel) du Seco (7,2%) et celui calculé par le canton (6,6% seulement).

Explications de Patrick Schmied, directeur général de l'Office cantonal de l'emploi (OCE) : le taux de chômage est calculé sur la base du recensement fédéral de 2000. Or depuis cette date, la population active et résidante du canton du bout du lac est passée de 217'000 à 242'000 personnes.

Donc les 16'000 sans-emploi inscrits ne représentent que 6,6% de la population active.

Le Tessin ou le canton de Vaud, où la démographie a également fortement progressé, pourraient imiter le canton de Genève, selon la Tribune.

Appliqué à l'échelle nationale, ce mode de calcul donnerait un taux de chômage de 3,8% et non de 4,4%.