L'enquête interne a démontré que Tidjane Thiam n'avait pas eu connaissance de l'initiative d'espionnage avant que celle-ci ne soit terminée. Le conseil d'administration de Credit Suisse a ainsi décidé de maintenir sa confiance en son directeur général.
Pour rappel, l'ancien responsable de la gestion de fortune Iqbal Khan, débauché par UBS, avait remarqué des détectives alors qu'il roulait à Zurich et les avait dénoncés à la police.
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Démarche personnelle
Selon le rapport de l'enquête confiée au cabinet d'avocat Homburger par le conseil d'administration de Credit Suisse, c'est le directeur des opérations Pierre-Olivier Bouée qui a ordonné au responsable de la sécurité de la banque la surveillance d'Iqbal Khan le 29 août, dès l'annonce du passage de ce dernier au concurrent UBS, effectif ce mardi.
Le lieutenant de Tidjane Thiam aurait pris cette décision de son propre chef "afin de protéger les intérêts de la banque", sans en référer au directeur général, à un quelconque autre membre de la direction générale, au président du conseil d'administration Urs Rohner ou à celui du comité d'audit John Tiner.
Pierre-Olivier Bouée a assumé la responsabilité dans cette affaire et présenté sa démission au conseil d'administration, "qui l'a acceptée avec effet immédiat" et a désigné dans la foulée James Walker pour le remplacer dans ses fonctions. Ce dernier officie actuellement notamment comme directeur financier de la filiale étasunienne du numéro deux bancaire helvétique.
Les excuses d'Urs Rohner
En conférence de presse, le président du groupe Urs Rohner a réitéré son soutien "à des mesures appropriées en vue de la protection des intérêts de la banque, y compris lorsque des cadres dirigeants quittent l'entreprise". Il a toutefois estimé que la surveillance d'Iqbal Khan était "erronée et disproportionnée" et a porté "gravement atteinte à la réputation de la banque ces derniers jours".
Après avoir présenté ses excuses aux employés de Credit Suisse, à ses clients et aux actionnaires, le président a fait de même auprès de son ex-banquier vedette et de sa famille "pour les désagréments occasionnés".
Il a insisté sur le fait que la surveillance d'employés ne faisait pas partie de la "culture d'entreprise" de la banque et a assuré qu'à l'avenir ce genre de mesure ne figurerait plus dans la "boîte à outils" du groupe.
ani avec ats