Economiste d'entreprise, Wolfgang Werlé, 62 ans en février, a
envoyé sa lettre de démission lundi, a-t-il indiqué mardi dans un
communiqué. Pour justifier sa décision, il fait état de divergences
de vues sur la conduite et l'organisation du conseil
d'administration, ainsi qu'avec les opinions exprimées publiquement
par le président Claude Béglé.
Wolfgang Werlé conteste en particulier la stratégie esquissée par
le patron de La Poste en décembre dans la presse dominicale. Claude
Béglé avait estimé que le géant jaune devait s'inspirer de
l'exemple de Nestlé en faisant des affaires à l'étranger afin de
gagner de l'argent pour financer le service public en Suisse.
Au conseil d'administration depuis 2002
Cette stratégie est risquée et elle n'a jamais reçu le feu vert
de l'ensemble du conseil d'administration, indique Wolfgang Werlé
dans son communiqué. Il était membre de cette instance depuis 2002.
Dans un communiqué, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger a
regretté ce départ. Le renouvellement ordinaire intégral du conseil
d'administration du géant jaune aura lieu ce printemps, précise le
communiqué du Département fédéral de la communication.
Les postes vacants seront repourvus à cette occasion. Le conseil
est composé de dix membres. Il s'agit maintenant d'analyser les
différents départs, écrit le département de Moritz Leuenberger. A
l'occasion des élections de ce printemps, le DETEC va également
mener une réflexion de fond sur la composition du conseil
d'administration de La Poste, écrit-il. Interrogée par l'ATS, la
direction du géant jaune s'est refusée mardi soir à tout
commentaire.
Moins d'un mois après Rudolf Hug
Wolfgang Werlé est le deuxième membre du conseil
d'administration de La Poste à claquer la porte en moins d'un mois.
Le 22 décembre, Rudolf Hug avait motivé sa décision de quitter le
navire par des "désaccords insurmontables avec le président du
conseil concernant la stratégie et la direction de
l'entreprise".
Le départ de Michel Kunz a mis le feu aux poudres, le 14 décembre
dernier. Il avait été remplacé avec effet immédiat par Jürg Bucher,
par ailleurs responsable de PostFinance. Un an auparavant, la
nomination d'un successeur à Ulrich Gigy, avait suscité une
rivalité entre Michel Kunz et Claude Béglé. Ce dernier avait
demandé au conseiller fédéral Moritz Leuenberger s'il pouvait viser
la direction de La Poste, en plus de la présidence du conseil
d'administration. La réponse avait été non.
Après les départs de Rolf Hug et de Michel Kunz, Moritz
Leuenberger avait apporté son soutien au conseil d'administration
de La Poste. Le ministre de tutelle du géant jaune avait toutefois
fait part de son intention de calmer le jeu. "Cela ne peut pas
continuer comme ça", avait estimé le conseiller fédéral.
ats/mej