Aux yeux des Nations unies, la Building Bridges Week à Genève constitue une opportunité de rattraper - ne serait-ce que partiellement - le retard accumulé dans le domaine de la finance durable.
Organisée sous le patronage de la Ville, de l'Etat et de la place financière de Genève, cette semaine de la finance durable se tient jusqu'à vendredi, avec de nombreuses discussions au programme. Elle sera ponctuée jeudi par un sommet auquel participera notamment le président de la Confédération Ueli Maurer. La manifestation vise à renforcer la position de la place genevoise en tant que centre incontournable dans ce domaine particulier.
Même avant le tournant du 21e siècle, Genève était à l'avant-garde en termes d'investissement et développement durables. En 1997, la fondation Ethos voyait le jour dans la Cité de Calvin. En pleine crise financière de 2008, une quinzaine de spécialistes fondaient l'association Sustainable Finance Geneva, a rappelé lundi son président Fabio Sofia, lors d'une conférence de presse.
Dans le 19h30, il estime que "ce qui a changé aujourd'hui, c'est qu'on considère qu'intégrer la durabilité, c'est réduire les risques. Typiquement, prendre en compte les risques climatiques, c'est permettre de mieux gérer les risques de long terme." Et de rappeler que la question des banquiers actuellement est surtout de savoir comment intégrer la durabilité.
Soutien du secteur privé nécessaire
"Beaucoup a été fait au cours des cinq dernières années", a déclaré Tatiana Valovaya, directrice de l'office des Nations unies à Genève, "mais il s'est principalement agi d'attirer l'attention sur le développement durable." Elle estime qu'à cette allure, il sera impossible d'atteindre d'ici 2030 les 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies. "Les gouvernements ne peuvent pas y arriver seuls. Il faut le soutien des secteurs financier et privé", selon elle.
La semaine Building Bridges vise à jeter des ponts entre la Genève internationale et le monde bancaire, appelé à financer des projets de développement durable. Les établissements genevois sont prêts à assumer ce rôle, a affirmé Patrick Odier, associé gérant senior de Lombard Odier. "Les places financières internationales ont beaucoup eu ces dernières années à s'occuper des problèmes du passé. Il s'agit ici de s'occuper des problèmes d'avenir."
La manifestation genevoise vise à accélérer "ce mouvement vers la transition écologique et le développement durable", selon Patrick Odier. "Le secteur bancaire a un rôle à jouer, qui plus est en Suisse", soulignait-il dans La Matinale, rappelant notamment le développement du micro-crédit.
ats/ebz