Après la "forte chute" du PIB subie au troisième trimestre 2018, la croissance helvétique est repartie de plus belle, a expliqué Alexis Bill-Körber, responsable de la recherche macroéconomique chez BAK. Pour arriver à cette conclusion, le spécialiste n'a pas tenu compte des associations sportives, dopées l'année dernières par les recettes tirées des compétitions internationales.
Cette évolution est encourageante compte tenu d'un "contexte mondial plutôt défavorable". Les litiges commerciaux, le Brexit, la hausse du protectionnisme pèsent. Le commerce mondial ne progressera que de 0,6% cette année, bien loin de la moyenne pluriannuelle.
Confrontée à cet environnement hostile, l'industrie d'exportation suisse s'en est tirée avec les honneurs jusqu'ici. Elle profite d'un franc qui reste à un "niveau acceptable", malgré un récent renchérissement. La situation est meilleure qu'au moment de la levée du taux plancher euro-franc, a assuré Alexis Bill-Körber.
"La récession est très loin"
L'économie helvétique n'est cependant pas immunisée face aux turbulences conjoncturelles qui secouent la planète. Les dernières statistiques du commerce extérieur ont montré des signes de faiblesse dans certains secteurs, notamment dans l'industrie des machines. "Nous sommes encore loin du niveau de la crise financière", a cependant relativisé le spécialiste de BAK.
"Dans l'ensemble, nous sommes prudemment optimistes", a-t-il conclu, tout en précisant que "la récession est très loin". Pour l'année en cours, l'institut bâlois prévoit une croissance du PIB de 0,7% et table sur 1,1% pour 2020 ainsi que 2021.
Autant d'éléments qui placent la probabilité d'une récession en Suisse à 25%, selon Martin Eichler, chef économiste de BAK. "L'escalade dans les conflits commerciaux représente le risque le plus aigu", a-t-il averti. Un contagion du litige sino-américain à l'Europe toucherait de plein fouet les secteurs d'exportation suisses.
ats/gma